Retour sur douze ans de Jacques Chirac

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Administrator User , modifié à
En douze années passées à l'Elysée, Jacques Chirac présente un bilan contrasté, marqué par des prises de position courageuses en matière de politique internationale et des éches cuisants en politique intérieure. Le refus d'intervenir militairement en Irak ou la dissolution manquée en 1997 en sont les meilleurs exemples.

Jacques Chirac a été élu président de la République le 7 mai 1995 avec 52% des voix. Il nomme Alain Juppé au poste de Premier ministre, et met l'accent sur la lutte contre le déficit de l'Etat. Deux mois plus tard, Jacques Chirac fait un geste fort en reconnaissant la "faute collective" de la France à l'occasion du 53e anniversaire de la rafle du vélodrome d'hiver. Une des premières mesures annoncées par le Président Chirac est d'effectuer un ultime essai nucléaire en Polynésie. Cette décision suscite un tollé dans tout le Pacifique. Durant l'hiver 1995-96, la politique d'austérité menée par le gouvernement Juppé entraîne des grèves massivement suivies. En février 1996, le président de la République annonce sa décision de professionaliser les armées et de suspendre le service national. Le 21 avril 1997, Jacques Chirac dissout l'Assemblée nationale et provoque des élections législatives anticipées que sa majorité perd quelques semaines plus tard. Il entame une longue cohabitation (cinq ans) avec son Premier ministre socialiste, Lionel Jospin. En septembre 2000 éclate à l'affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris avec les aveux en une du Monde de Jean-Claude Méry, promoteur et financier occulte du RPR. La fin de la cohabitation, sans être houleuse, sera tendue entre Lionel Jospin et Jacques Chirac, dans l'optique du duel annoncé pour l'élection présidentielle de 2002. Jacques Chirac annonce sa candidature en Avignon, devançant son concurrent. Habitué des campagnes, il tire une nouvelle fois son épingle du jeu en profitant d'un incroyable scénario : l'élimination de Lionel Jospin, devancé par Jean-Marie Le Pen au premier tour. Après avoir refusé de débattre à la télévision avec son opposant, Jacques Chirac est élu pour un deuxième mandat avec 82% des voix. Il nomme alors un homme méconnu à Matignon, Jean-Pierre Raffarin. Dans la foulée, l'UMP nouvellement créée remporte haut la main les élections législatives. Jacques Chirac a donc les coudées franches pour gouverner. Il va mettre en oeuvre certaines de ses promesses électorales comme la baisse de l'impôt sur le revenu et la lutte contre la délinquance ou la violence routière. Le 14 juillet 2002, un jeune homme d'extrême-droite, Maxime Brunerie, tente de tirer sur le président avec une carabine. Après les attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis, la situation internationale reste tendue. S'il a soutenu l'action américaine en Afghanistan, Jacques Chirac s'oppose à une intervention en Irak. Signe fort de cette politique, le discours prononcé par le ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin, le 14 février 2003 à la tribune de l'ONU. En 2004, l'UMP subit un cinglant revers aux élections cantonales et régionales. Le 29 mai 2005, les Français rejettent par référendum le projet de constitution européenne, malgré le soutien du président de la République et des principales formations politiques. Le surlendemain, Jean-Pierre Raffarin démissionne et est remplacé par Dominique de Villepin. En septembre 2005, le président est hospitalisé après un accident vasculaire cérébral bénin. L'automne suivant, la mort de deux jeunes à Clichy-sous-Bois dans des circonstances troubles met le feu aux banlieues qui vont connaître un mois d'émeutes avant un progressif retour à l'ordre. Début 2006, Dominique de Villepin tente de lancer le Contrat première embauche, après le Contrat nouvelle embauche. La jeunesse n'en veut pas et le fait savoir. Le gouvernement renoncera à son projet après de longues semaines de bras de fer. L'affaire Clearstream au printemps continue d'alimenter la guerre larvée entre villepinistes et sarkozystes au sein de la majorité. Depuis ses voeux télévisés le 31 décembre 2006, le Président avait laissé plané le doute sur sa candidature pour un troisième mandat. Il a désormais mis fin au suspense.