Remaniement : "Tout ça pour ça"

Nicolas Sarkozy a reconduit dimanche matin François Fillon, plébiscité par la droite, au poste de Premier ministre, mettant fin à cinq mois d'incertitude.
Nicolas Sarkozy a reconduit dimanche matin François Fillon, plébiscité par la droite, au poste de Premier ministre, mettant fin à cinq mois d'incertitude. © MAXPPP
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Hélène Favier , modifié à
Dans les rangs de l'opposition, le maintien de Fillon a été qualifié de "non-remaniement".

"L'autisme" de Sarkozy

Un "interminable calendrier de l'avent" pour le PS - "Nicolas Sarkozy n'avait donc comme objectif ni le changement ni un nouveau commencement dans cet interminable calendrier de l'avent. Mais tout simplement démontrer qu'il était le seul à droite. Le seul chef, le seul capable de se succéder à lui même. Bref tout ça pour ça : le gouvernement c'est moi !", a accusé Jean-Christophe Cambadélis qui reprend un sentiment général au PS.

Cette reconduction est "un message d'autisme", a renchéri, quelques minutes plus tard, Malek Boutih, membre du Bureau national du PS. "On a un message d'enfermement, de bunkérisation du gouvernement", a-t-il ajouté.

Une "consternation" pour le PCF - "Voilà des mois que l'on nous fait l'article à propos du remaniement sur le mode "vous allez voir ce que vous allez voir". On a vu et c'est consternant. C'est beaucoup de bruit pour rien et surtout une preuve de mépris supplémentaire à l'égard de notre peuple après sa mobilisation historique contre la réforme des retraites", s'est indigné Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF.

Un "feuilleton" qui "a perdu le sens" pour Europe Ecologie - "C'est l'épisode 125 du feuilleton On attend l'épisode 126. C'est une histoire avec tellement d'épisodes que l'on a perdu le sens de ce que c'était un gouvernement, c'est-à-dire mener une politique avec un premier ministre à sa tête", a renchéri Cécile Duflot, samedi soir sur TF1.

Une "mascarade" pour le NPA - "Sarkozy n'a plus de marge de manoeuvre dans son propre camp et doit reconduire son premier ministre François Fillon. C'est une mascarade et une provocation", a pour sa part fustigé Olivier Besancenot, le leader du NPA, dans un communiqué.

Le gouvernement du "repris de justesse"

Un "non-remaniement" pour le Modem -Le président du Mouvement démocrate, François Bayrou, a estimé dimanche qu'il y avait "un côté farcesque à la manière dont a été préparée la séquence" du remaniement du gouvernement. "C'est un non-remaniement", a renchéri Marielle de Sarnez, la vice-Présidente du mouvement pour qui : "La décision de reconduire François Fillon signifie qu'il n'y aura aucun changement, ni de politique, ni de ligne, ni de cap et que le président Sarkozy inscrit son action dans la continuité de sa majorité UMP. Au final, on peut se demander à quoi aura servi ce temps perdu à s'occuper des problèmes du gouvernement et pas des Français. Quant à Jean-Louis Borloo, les centristes de la majorité, qui n'ont jamais exprimé de réserve à l'égard de la politique gouvernementale, devront prendre leur indépendance s'ils veulent peser", a-t-elle dénoncé, profitant de l'occasion pour tacler l'un de ses concurrents au centre Jean-Louis Borloo.

Un "non-événement" pour les radicaux - "La reconduction de François Fillon au poste de Premier Ministre prouve, si cela était nécessaire, que le remaniement ministériel est un non-évènement", a ironisé Jean-Michel Baylet, président du parti Radical de gauche.

"Fillon gagne son bras de fer" pour Debout la République - "Après 3 ans d'exercice du pouvoir comme un Premier ministre, présent sur tous les fronts et surexposé, Nicolas Sarkozy est aujourd'hui décrédibilisé. Il est donc contraint de maintenir dans ses fonctions François Fillon, qui gagne ainsi son bras de fer et devient le véritable président de la République. Dans l'optique de 2012, Nicolas Sarkozy préfère garder son rival près de lui plutôt que d'en faire un martyr aux yeux de l'opinion", a martelé Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République."

"C'est pathétique" pour le FN - "On va avoir Monsieur Fillon le repris de justesse et Monsieur Juppé le repris de justice, c'est assez pathétique après six mois de campagne électorale de Premiers ministrables pendant laquelle la France n'a pas été gouvernée", a ironisé Marine Le Pen, la vice-présidente du FN.