Regain de tension au Pakistan

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Des milliers d'islamistes sont descendus hier dans la rue pour exprimer leur colère envers le président Pervez Musharraf suite à l'assaut meurtrier contre la Mosquée rouge d'Islamabad. Cette attaque a fait au moins 86 morts cette semaine.

Le Pakistan connaît un fort regain de tension. Des milliers d'islamistes sont descendus hier dans la rue. Ils expriment leur colère suite à l'assaut meurtrier lancé contre la Mosquée rouge d'Islamabad. Cette attaque a causé cette semaine au moins 86 morts. La majorité des victimes étaient islamistes. Pour le moment, cette marque de protestation reste gérable pour les autorités. Elle pourrait devenir un danger pour le Président Musharraf s'il devait décider de la réprimer par la force. Une partie de la population et des militaires pourrait alors réagir plus violemment. Il y a une semaine, de nombreux extrémistes connus pour leur soutien aux Taliban afghans et pour leur opposition au ralliement du Président Musharraf à la guerre menée par les Etats-Unis contre le terrorisme, se sont barricadés dans les sous-sols de la madrassa (école coranique), implantée dans les murs de la Mosquée rouge. Leur chef de file, Abdul Rashid Ghazi, se cache parmi eux en utilisant des femmes et des enfants comme boucliers humains, a déclaré le général Waheed Arshad, porte-parole de l'armée. Les forces armées pakistanaises tentent de le débusquer. De nombreux islamistes ont été tués et d'autres ont été capturés ou se sont rendus. "Les combats sont intenses", a déclaré le porte-parole militaire selon lequel les insurgés ont installé des barricades dans presque toutes les pièces, au sous-sol et dans les escaliers. Armés de grenades RPG et d'armes automatiques, ils défendent chaque pièce pied à pied, a-t-il expliqué. Les autorités redoutent des attentats suicide. Selon des responsables des ceintures d'explosifs auraient été distribuées. Si l'assaut devait se solder par d'importantes pertes parmi les femmes et les enfants, cela aurait de graves répercussions pour le président Pervez Musharraf à qui l'opposition libérale demandait depuis de nombreux mois de régler le problème de la Mosquée rouge.