Réclusion à perpétuité pour le meurtrier du petit Mathias

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Christian Beaulieu a été condamné vendredi par la cour d'assises de la Nièvre à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir violé et tué Mathias, 4 ans, en mai 2006, à Moulins-Engilbert (Nièvre). L'enfant avait disparu à proximité d'une salle des fêtes où ses parents participaient à une soirée dansante.

Christian Beaulieu, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité réelle, ne pourra bénéficier d'aucune mesure d'aménagement de peine avant 30 ans. L'avocat général avait requis une période de sûreté de 22 ans. La cour a ordonné un suivi socio-judiciaire sans limitation de durée. L'ancien ouvrier agricole, dont le procès pour meurtre accompagné de viol sur mineur de 15 ans s'était ouvert lundi, a reconnu une partie des faits. Mercredi, il avait affirmé que son "côté méchant" l'avait "poussé à faire tout ça". Il a reconnu être allé, le 6 mai 2006 au soir, près la salle des fêtes de Moulins-Engilbert où était organisé un dîner dansant. Des enfants jouaient dehors et, à un moment, l'un d'eux, Mathias, s'est retrouvé seul. "Je lui ai dit 'viens mon titi', je voulais le ramener à l'intérieur, mais mon côté méchant m'a dit de pas faire ça", a raconté Christian Beaulieu qui n'a exprimé aucun remord.

Le condamné a reconnu avoir violé le petit garçon et avoir enfoui son corps sous un amas de feuilles et de boue, à 300 m de la salle des fêtes. Il s'est refusé à évoquer sa mort, par asphyxie. Le corps de l'enfant avait été découvert le lendemain matin. Sa mort avait suscité beaucoup d'émotion. "C'était pas le meurtre du petit Mathias, c'était celui de l'enfant de tout le monde : face à un prédateur, n'importe quel enfant peut y passer", a témoigné vendredi matin le père de Mathias, Philippe Duchemin, 39 ans, un bras passé autour de son épouse Bérangère, en pleurs.

Philippe Duchemin a demandé que "le gouvernement fasse évoluer les lois", estimant qu'"un pédophile récidiviste doit être enfermé à vie dans une structure". Il a également demandé une prévention, avec "une mise en garde d'une heure par des professionnels", dans les écoles et les collèges. Christian Beaulieu avait fait l'objet de deux procédures pour des agressions sexuelles sur six enfants au total, dont son fils de 6 ans, en 1982 et 1998. Il a reconnu spontanément à l'audience avoir agressé sexuellement "au moins sept" autres enfants, au début des années 70, à Corancy (Nièvre), où il a longtemps vécu mais n'a jamais fait l'objet d'un suivi. "C'est un véritable prédateur d'enfants, depuis longtemps", a affirmé l'avocat général. "Tout le monde le savait à Corancy, mais cette information n'est pas passée dans le canton voisin, à Moulins-Engilbert, à 25 km".