Quelle sortie de crise pour la Belgique ?

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Premier ministre sortant et intérimaire, Guy Verhofstadt a entamé cette semaines des consultations pour lancer enfin la réforme de l'Etat exigée par la Flandre, qui aspire à plus d'autonomie. Pour comprendre la situation de nos voisins, Europe 1 a installé ses studios à Bruxelles pour un "A l'air libre" spécial Belgique avec de nombreux hommes politiques mais aussi des personnalités comme Axelle Red, Annie Cordy, Salvatore Adamo ou encore Philippe Geluck.

Le roi des Belges, Albert II, a demandé en début de semaine au Premier ministre sortant Guy Verhofstadt de trouver une "manière de sortir de l'impasse" dans laquelle la Belgique est plongée. Depuis la mi-juillet, ce sont des responsables du parti chrétien-démocrate flamand CDV, sorti vainqueur du scrutin du 10 juin, qui dirigeaient les négociations en vue de la formation d'un nouveau gouvernement. Mais le leader du CDV, Yves Leterme, a renoncé le week-end dernier à former un gouvernement chrétien-démocrate/libéral, faute d'accord entre francophones et néerlandophones sur les revendications autonomistes de la Flandre au coeur de la crise dans laquelle est plogé le pays.

Après ce cuisant échec de Yves Leterme, champion de l'autonomie flamande, le roi Albert II a donc rappelé un Premier ministre qui, pendant huit ans, avait réussi à calmer - étouffer, disent certains - les tensions entre la majorité flamande (60% de la population) et la minorité francophone (40%). Mais le souverain, qui joue l'une de ses dernières cartouches, n'a pas demandé au chef de gouvernement sortant d'essayer de constituer une coalition et de repartir pour un mandat de quatre ans. Plus modestement, Guy Verhofstadt a indiqué qu'il allait chercher à former des majorités au cas par cas au Parlement, afin de "régler certains dossiers urgents" comme l'élaboration d'un budget. Cela permettrait de répondre en partie aux inquiétudes des milieux économiques, qui déplorent l'absence d'un gouvernement de plein exercice pour répondre à la montée du coût de la vie et aux interrogations des investisseurs étrangers.

Mais sa principale mission sera de mettre sur les rails une "Convention" parlementaire destinée à préparer la grande réforme de l'Etat voulue par la Flandre, en espérant que suffisamment de partis y participeront pour franchir la barre des deux tiers nécessaire pour toute modification de la Constitution. Si Guy Verhofstadt arrive à faire démarrer cette Convention et surtout à faire baisser les tensions entre Flamands et francophones, la voie serait alors ouverte à une relance des négociations pour la constitution d'un gouvernement. Une mission qui pourrait même à nouveau échoir à Yves Leterme, qui, bien qu'affaibli, continue à bénéficier du soutien de son parti, lui-même mathématiquement incontournable dans toutes les formules de coalition envisagées. A moins que la situation se prolonge jusqu'aux élections régionales de mai-juin 2009, moment où de nouvelles législatives pourraient être organisées.