Queen Mary II : le constructeur de la passerelle se justifie

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après les rescapés et les proches des victimes lundi, c'est au tour des prévenus de se succéder à la barre ce mardi au procès du Queen Mary II devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire. Le constructeur de la passerelle s'est défendu en expliquant que l'équipement n'était pas destiné au grand public mais à un usage professionnel.

La passerelle qui s'est effondrée le 15 novembre 2003 n'était pas destinée à accueillir le grand public mais était réservée à un usage strictement professionnel. C'est la thèse défendue par certains salariés de la société Endel, groupe Suez, au deuxième jour du procès du Queen Mary II devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire. Selon ces responsables du constructeur de la passerelle, les Chantiers de l'Atlantique avaient commandé "une passerelle de chantier pour l'embarquement de colis". Les Chantiers avaient eux déjà pris les devants en affirmant avoir fait confiance à leur sous-traitant pour la conception de cette passerelle.

"Nous faisons des passerelles à usage professionnel. Nous ne maîtrisons pas les normes du public. Pour cela, nous aurions fait appel à un partenaire", a expliqué au tribunal un des responsables, Fabien Bernal. Sur cette passerelle de 14 mètres, étaient présentes 45 personnes dont la majorité ne travaillait pas directement là mais venait visiter le paquebot en cours de finition et qui avait été ouvert au public pour l'occasion. Selon Olivier Chauveau, concepteur de la passerelle, "le comportement du public et des salariés n'est pas le même".

Lundi, la première journée du procès a été consacrée au témoignage des 29 rescapés et des proches des 16 victimes. Tous ont réclamé la "vérité" et que "justice soit faite". "Nous voulons juste que les prévenus disent 'oui j'ai fait une bêtise'. Nous voulons qu'ils prennent leurs responsabilités", a ainsi affirmé Eric, le fils d'une des victimes. "Nous avons un seul objectif : faire appliquer la loi", a répondu Alain Le Dressay, le président du tribunal correctionnel, à l'ouverture de l'audience.

Sur le banc des accusés, se trouvent 10 prévenus, deux personnes morales, les Chantiers de l'Atlantique (vendus en 2006 à Aker Yards) et la société de construction de la passerelle, Endel, et huit de leurs salariés. Ils sont jugés pour homicides et blessures involontaires. Ils risquent jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende. Le procès doit durer jusqu'au 23 octobre mais le jugement n'est pas attendu avant plusieurs mois.