Quand un policier devient préfet

© MaxPPP
  • Copié
, modifié à
Bruno Beschizza, proche de Nicolas Sarkozy et candidat UMP, devrait être nommé sous-préfet.

Bruno Beschizza devrait être nommé sous-préfet, croit savoir Le Monde. Si son nom n’est pas connu du grand public, Bruno Beschizza n’est pour autant pas un inconnu. Sa casquette est même triple : ancien policier, candidat UMP et proche de Nicolas Sarkozy.

C’est comme représentant du syndicat Synergie, le deuxième syndicat d'officiers de police, que Bruno Beschizza a croisé la route de Claude Guéant, l’actuel secrétaire général de l’Elysée, ancien directeur général de la police nationale.

Candidat de l'UMP aux régionales

Début février dernier, il est choisi comme tête de liste UMP en Seine-Saint-Denis. Une promotion qui fait grincer des dents au sein du parti de la majorité présidentielle. Avant que ses propositions de campagne créent la polémique : créer un wagon de RER réservé aux femmes et réaliser un "sondage ethnique" répertoriant l'origine des agents de police afin de montrer que la police est un vecteur d'intégration.

En Seine-Saint-Denis, Bruno Beschizza a obtenu aux régionales 33.47%, soit 10 points de moins que la moyenne régionale de l’UMP. Un score suffisant cependant pour permettre à la tête de liste de sièger au Conseil régional d’Ile-de-France.

Problème, souligne Le Monde : l’article L195 du code électoral prévoit que ne peuvent être élus ni "les commissaires et commissaires-adjoints de la République, secrétaires généraux et secrétaires en chef de sous-préfecture, dans le département où ils exercent leurs fonctions", ni les "fonctionnaires des corps actifs de police dans les cantons où ils exercent leurs fonctions". Les candidats ont un mois pour se mettre en conformité avec ce texte, sous peine d’être déclaré "démissionnaire", précise encore l’article L205.

Pourquoi cette nomination ?

Devenir sous-préfet, mais "hors-cadre", c’est-à-dire sans affectation territoriale, et dans le délai imparti, pourrait donc permettre à Bruno Beschizza de contourner cette triple difficulté. "Ils m’ont dit qu’ils allaient trouver une solution statutaire", a simplement reconnu l’intéressé, interrogé par Le Monde.

La trajectoire de Bruno Beschizza rappelle celle de Christian Lambert. Lui aussi est un ancien policier, ancien chef du Raid, des CRS et directeur de cabinet du préfet de police de Paris. Lui aussi est un proche de Nicolas Sarkozy. Lui aussi a été nommé préfet, en Seine-Saint-Denis. Le chef de l’Etat s’est d’ailleurs déplacé en personne mercredi pour assister à sa prise de fonction.