Prud'hommes : 800 Africains s'attaquent à leur maison-mère française

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Devant les Prud'hommes de Paris vendredi, 800 travailleurs africains s'apprêtent à déposer plainte pour licenciement sans cause réelle et sérieuse contre le groupe français qui est en fait le propriétaire de leur employeur africain. Une société locale qui n'a pas assumé ses engagements en matière d'indemnisation. Pour leur avocat, une multinationale doit prendre en charge les conséquences des déboires de ses filiales à l'étranger.

C'est une première judiciaire qui a lieu ce vendredi devant les Prud'hommes de Paris. 800 travailleurs africains, originaires du Gabon et du Congo Brazzaville, doivent porter plainte pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Ils réclament 30 millions d'euros destinés à payer leurs indemnités. Mais leur requête ne concerne pas leur employeur africain, qui leur avait promis ces indemnités sans jamais les verser. Ces 800 Africains ont décidé de poursuivre en France la maison-mère de leur société, une multinationale française.

Cette affaire remonte en fait à plus de 15 ans. En 1991, 800 employés travaillent à la construction d'une ligne de chemin de fer privée au Congo. A la suite d'un grave accident, qui fait plusieurs morts, le chantier est stoppé net et tous les travailleurs sont licenciés. Leur employeur local promet de verser des indemnités via l'état gabonais, des sommes que les employés eux-mêmes ne verront jamais. Pour l'avocat français des plaignants, cette société n'est plus qu'un "fantôme". Il a donc décidé de se tourner vers la maison-mère française.

Pour Me William Bourdon, les multinationales font preuve de cynisme en refusant de prendre en charge "la casse" de leurs filiales à l'étranger. Selon lui, au-delà des 800 travailleurs africains, cette affaire concerne en fait plusieurs milliers de personnes qui dépendaient des salaires et au-delà des indemnités.