La visite de quatre jours de Condoleezza Rice au Proche-Orient est une tournée préparatoire. La secrétaire d'Etat américaine a en fait en ligne de mire un sommet international prévu à l'automne prochain. Il sera alors question de la paix dans la région, avec comme point de départ le conflit israélo-palestinien. Mais au-delà et à plus long terme, les Etats-Unis cherchent à confiner l'influence de l'Iran, la puissante chiite dans cette région du monde. Condoleezza Rice a rencontré mercredi les dirigeants israéliens avant d'avoir un entretien jeudi avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. A l'issue de ces discussions, la secrétaire d'Etat s'est prononcée en faveur d'un dialogue approfondi entre Israël et les Palestiniens sur les modalités de création d'un futur Etat palestinien. Elle a notamment donné un coup de pouce à Mahmoud Abbas, dont le pouvoir est largement contesté par le gouvernement du Hamas installé en Cisjordanie, en lui donnant un crédit de 80 millions de dollars pour financer une nouvelle police. Abbas a assuré qu'il s'efforçait d'améliorer la sécurité dans les territoires palestiniens. Les violences entre Palestiniens n'ont jamais été aussi fortes que ces dernières semaines. En toile de fond, il s'agit de mobiliser le plus de partenaires possible pour mettre en place un sommet international sur la paix. La menace principale, c'est l'Iran ainsi que les réseaux chiites existant en Irak ou au Liban. Il s'agit pour les dirigeants américains de créer un véritable cordon de sécurité autour de cette puissance potentiellement nucléaire. En ce sens, les Etats-Unis ont déjà réussi à mobiliser l'Arabie Saoudite au sud. Au nord, il faut donc convaincre Israël et la Palestine. Mais pour fédérer ces deux entités, reste encore à résoudre le conflit qui les déchire depuis quarante ans...