Procès : la longue agonie de l'Erika

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Administrator User , modifié à
Le procès du naufrage de l'Erika se poursuivait mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris. Le tribunal examinait, quasiment minute par minute, les derniers instants avant le drame en décembre en 1999. La marée noire avait alors pollué 400 kilomètres des côtes françaises.

Jean-Luc Lejeune le reconnaît ouvertement : la longue agonie de l'Erika en décembre 1999 lui a complètement échappé. Coordinateur de la mission de sauvetage du Centre opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cros) d'Etel, il n'a pas vu venir le naufrage. Il raconte qu'à la veille du drame, l'Erika était sorti des mémoires. Le capitaine du pétrolier avait annulé son message de détresse envoyé un peu avant. Il assurait avoir repris le contrôle de la situation. En réalité, les fissures de la coque se creusaient déjà. "En lisant les messages envoyés, explique Jean-Luc Lejeune, on ne pouvait pas se rendre compte qu'il y avait une fuite externe". "Et puis, ajoute-t-il, c'était la tempête, il y avait deux opérations de sauvetage à mener, nous étions trois et des des dizaines de messages arrivaient". Tout est question de hiérarchisation des urgences. Or, dans le même temps, un vraquier, le Maria K, dérive près des côtes bretonnes, rempli de carburant dans ses cuves. Quand les membres du Cros d'Etel reprendront conscience du péril de l'Erika, il sera déjà trop tard.