Procès des CRS : l'ancienne prostituée était "terrorisée"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Alors que se poursuit le procès de sept CRS pour une série de viols aggravés devant la cour d'assises de Paris, une de leurs victimes s'est présentée lundi à la barre pour témoigner. Cette Albanaise de 28 ans, ex-prostituée, a raconté sa "terreur" le soir où sa route a croisé celle des suspects. De leur côté, les policiers ont présenté leurs excuses. "On s'est vraiment comporté comme des dégueulasses" a reconnu l'un d'eux.

Aujourd'hui elle vit en Albanie et ne se prostitue plus. Mais cette jeune femme de 28 ans, expulsée de France, est revenue pour quelques jours à Paris, pour suivre le procès de 7 CRS devant la cour d'assises. Elle est au final la seule partie civile dans cette affaire, la seule victime présente pour ces audiences. La journée de lundi était consacrée à son témoignage. Elle parle avec aplomb, dans un français parfait.

Devant les jurés, elle a raconté l'arrivée d'une voiture banalisée sur un boulevard extérieur parisien, en avril 2003. Les policiers auraient lancé "contrôle des papiers". "Je suis montée dans la voiture, j'étais terrorisée, j'avais peur d'être expulsée" explique-t-elle à la barre. Dans le véhicule, elle remarque une forte odeur d'alcool. Les CRS conduisent alors cette jeune femme et une autre prostituée dans un parking. "Je voulais arrêter, ils m'ont dit 'continue, c'est ton travail'" raconte-t-elle.

Depuis le box, les policiers ont eux aussi pris la parole ce lundi. Pour s'excuser. Chacun à leur tour. "Mademoiselle, on s'est vraiment comporté comme des porcs, comme des dégueulasses" reconnaît l'un d'eux. Un autre raconte l'alcool qui l'a poussé à faire des choses qu'il n'imaginait pas possible. Trois de ces anciens de la CRS 7 de Deuil-la-Barre (Val-d'Oise) doivent répondre de "viols aggravés en réunion par une personne abusant de l'autorité conférée par ses fonctions" et les quatre autres de complicité. L'accusation pointe une série de onze viols. Les CRS auraient utilisé la force de l'uniforme pour obtenir des faveurs sexuelles non rémunérées. Le verdict est attendu vendredi.