Prison : Taubira veut recruter des imams

Christiane Taubira prend très au sérieux la menace terroriste.
Christiane Taubira prend très au sérieux la menace terroriste. © MAX PPP
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La ministre de la Justice estime que les imams sont aujourd'hui "en nombre insuffisant".

Point de triomphalisme dans la bouche de la ministre de la Justice. Quelques jours après le vaste coup de filet anti-terroriste ayant abouti à la probable mise en examen de sept suspects, Christiane Taubira a assuré, jeudi matin sur Europe 1, que "le gouvernement est appelé à ne pas sous estimer la menace terroriste. Nous prenons très au sérieux les éléments à notre disposition."

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Tout est fait selon elle pour palier à la menace qui pèse sur la France. La Garde des sceaux explique ainsi avoir travaillé en concertation avec Manuel Valls sur la loi anti terroriste que "le ministre de l’Intérieur présentera au parlement dans quelques jours. Nous nous sommes attachés à consulter tous les experts possibles pour apprécier l’évaluation de la menace." Pressée de questions sur la présence sur le sol français d’autres cellules terroristes, Christiane Taubira a esquivé, préférant louer le travail de la justice et de la police dans ce type d’affaires.

Un nombre d’imams "insuffisant"

Le phénomène du prosélytisme islamiste en prison, pointé du doigt par nombre de chercheurs, a en revanche été abordé. "Ne confondons pas tout", a d’abord mis en garde la ministre. "Il y a une surpopulation carcérale et des conditions de promiscuité qui font que, souvent, les petits délinquants sortent de prison avec un ancrage plus fort dans la délinquance", a-t-elle relevé.

Comment lutter contre ce phénomène ? Par le recrutement d’imams supplémentaires dans les prisons, insuffisants" en nombre selon elle. "J'ai décidé dans le budget 2013 d'affecter 15 ETP (équivalents temps plein, ndlr), cela fera une possibilité de couverture de 30 établissements supplémentaires", a-t-elle annoncé. "Je ferai le même effort en 2014, ça nous fera encore 30 établissements supplémentaires", a-t-elle ajouté, précisant  qu'"actuellement une soixantaine d'établissements seulement sont couverts". Or, il y a en France environ 200 établissements pénitentiaires.