Publicité
Publicité

Prison : Taubira sort un sondage du tiroir

Benoist Pasteau avec AFP - Mis à jour le . 1 min
Prison : Taubira sort un sondage du tiroir
© CAPTURE ECRAN BFM TV

Elle dit avoir "découvert" une étude commandée par ses prédécesseurs mais non publiée.

Christiane Taubira a dit samedi qu'elle voulait "partir à la reconquête de l'opinion" concernant la prison et les sanctions pénales, en s'affirmant "optimiste" au vu d'un sondage commandé mais non publié par ses prédécesseurs à la Chancellerie, dont elle a révélé l'existence.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Un vrai scoop"

"Je vais vous donner un vrai scoop", a déclaré la ministre de la Justice lors d'un colloque organisé au Sénat sur le thème "Pour en finir avec la primauté de l'emprisonnement en matière correctionnelle : la contrainte pénale communautaire". Elle a dit avoir "découvert, il y a quelques jours", qu'une étude avait été "commanditée par le ministère de la Justice" et réalisée par l'institut Ipsos auprès de 3.000 personnes.

"77% de ces personnes considèrent que la prison ne permet pas de lutter contre la récidive ni de la prévenir, et 64% estiment que les aménagements de peine constituent un levier important pour éviter la récidive", a-t-elle affirmé.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Sondage réalisé en 2009

"Cette étude n'a pas été publiée", pas plus que "le numéro du magazine de la Chancellerie" qui devait y être consacré, a-t-elle ajouté. Son entourage a précisé que ce sondage avait été réalisé en 2009, à l'appui d'une étude finalisée en 2011.

La Chancellerie a publié le mois dernier une circulaire de politique pénale destinée à rompre avec le "tout carcéral", notamment en encourageant les aménagements de peine. La ministre a également lancé une "conférence de consensus" sur la prévention de la récidive, visant à rechercher des "réponses pénales efficaces".

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

L'opinion publique "reste lucide"

"Je souhaite un consensus qui nous permette de partir à la reconquête de l'opinion publique, qui a été fortement endoctrinée, qu'on a convaincue que la petite délinquance, c'était juste des crimes en miniature et que la prévention c'était d'enfermer le plus longtemps et le plus sévèrement possible", a déclaré la ministre.

Or, le sondage resté dans les tiroirs de la Chancellerie prouve, selon Christiane Taubira, que cette opinion publique "reste lucide" et ne dit pas forcément à propos des délinquants: "qu'on les mette tous en prison !". "Cela me conforte dans l'idée que dans ce pays (...) il y a des fondamentaux que même un ou deux quinquennats n'arrivent pas à démolir", a-t-elle commenté.