Primaire : "pas de perdant ce soir"

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avec la rédaction d'Europe 1 et agences , modifié à
REACTIONS - La gauche se satisfait d’une primaire réussie et insiste sur le rassemblement.

Elu candidat du parti socialiste à l’élection présidentielle avec 57% des voix, François Hollande a lancé : "j'ai besoin d'un Parti socialiste solidaire". Appel entendu, à en croire les réactions des tenors de la gauche, qui ont tous reconnu une victoire nette et appelé au rassemblement. Les autres partis de gauche attendent de voir, quand ils ne soulignent pas leur différence.

Aubry : "les combats collectifs sont plus importants"

Echouant à la deuxième place du podium, Martine Aubry a rapidement tourné la page arguant que "les combats collectifs sont plus importants" que les "déceptions personnelles". "Je mettrai toute mon énergie et toute ma force et avec moi celle de tous les socialistes pour qu'il soit dans sept mois le nouveau président de la République", a ajouté la maire de Lille, pour qui "désormais", François Hollande "incarne l'espoir des socialistes et de la gauche".

Le fair-play des autres candidats

Du côté des autres candidats, les réactions étaient tout aussi unanimes, chacun insistant sur le devoir de rassemblement. "Nous avons acquis un leader incontesté", a réagi Arnaud Montebourg, suivi par Ségolène Royal, pour qui "l'heure est au rassemblement joyeux autour du candidat qui arrive largement en tête".

"Il n'y aura pas de perdant ce soir, mais que des gagnants", a renchéri Manuel Valls sur France 2, avant d’ajouter que "François Hollande représente un espoir pour tourner la page du sarkozysme", tandis que le radical Jean-Michel Baylet a, lui aussi, insisté sur "l’indiscutable légitimité de François".

Le bonheur des Hollandistes

"Il faut saluer la performance de François Hollande, il est parti très tôt, il a cru à sa bonne étoile et a su forcer sa chance", a réagi Julien Dray sur Europe 1. Tout aussi "satisfait", Pierre Moscovici a partagé son "sentiment de gravité parce que la responsabilité est lourde d'affronter Nicolas Sarkozy".

"L’heure est au rassemblement", a renchéri François Rebsamen sur Europe 1, jugeant qu'il était "très important que la victoire soit large", afin de "donner de la force à notre candidat". Et de poursuivre : "c'est une étape vers mai 2012".

Les Aubrystes prônent l’union

A l’image de leur candidate préférée, les soutiens de Martine Aubry ont insisté sur la nécessité d’un PS ressoudé. Invité d'Europe 1, Jean-Christophe Cambadélis s'est dit "rassemblé pour battre Nicolas Sarkozy", avant d’ajouter : "ils sont tous les deux condamnés à s’entendre".

"Il y a eu une confrontation, maintenant c'est le moment du rassemblement", a également insisté Laurent Fabius, suivi par Benoit Hamon, auteur (sur RTL) d’une sortie façon Alain Delon : "un socialiste n'a pas de mal à vous dire qu'il va soutenir à 100% un autre socialiste, c'est pour ça que Benoît Hamon n'a aucun mal à vous dire qu'il sera à 100% le soldat de François Hollande pour battre Nicolas Sarkozy.".

Les Verts attendent la suite

Chez les Verts, dont le centre de gravité penchait d’avantage en faveur de Martine Aubry, on se félicite tout en attendant de voir la suite. "C'est d'évidence un succès net" pour François Hollande, qui lui "donne incontestablement un élan à six mois du premier tour", a réagi le sénateur Jean-Vincent Placé, avant de lancer, sibyllin : "il a déjà comme tâche de rassembler son propre camp" et de "trouver un bon partenariat" avec les partis de gauche.

Réactions aigres-douces à la gauche de la gauche

"Maintenant que la désignation du candidat socialiste est dernière nous, il est plus que temps d'en finir avec le débat de personnes, place au débat d'idées !", a réagi Pierre Laurent, chef de file du Parti communiste.

Du côté du Parti de gauche, allié au PCF derrière Jean-Luc Mélenchon pour 2012, la réaction est plus tranchée : "avec François Hollande, le PS ne déroge pas des politiques sociales-démocrates menées en Grèce ou en Espagne dont les gouvernants ont capitulé devant le chantage du système financier international et les agences de notation, (…) des banques et du FMI.

Philippe Poutou, candidat du NPA, s’est montré encore plus lapidaire : "la candidature de François Hollande, adoubée par tous les candidats PS, ne représente qu'une alternance sociale-libérale qui ne changera rien à nos vies quotidiennes".