Présidentielle : le Liban entre dans une semaine décisive

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Liban entre dans une semaine décisive avec l'expiration samedi du mandat du président Emile Lahoud, dont la succession n'a toujours pas fait l'objet d'un compromis entre les différents dirigeants politiques, en dépit des pressions internationales. Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, doit rencontre lundi les principaux responsables libanais à Beyrouth pour trouver un compromis sur l'élection présidentielle.

Les jours qui viennent s'annoncent cruciaux pour le Liban. Le mandat du président pro-syrien Emile Lahoud expire samedi prochain. Les députés vont essayer de s'entendre sur le nom de son successeur. La séance est prévue mercredi mais elle a déjà été reportée trois fois. Les anti-syriens sont majoritaires au parlement, mais c'est une majorité qui s'est réduite au fil des assassinats : six morts en trois ans.

Les responsables étrangers se succèdent à Beyrouth pour favoriser un accord entre la majorité parlementaire antisyrienne et l'opposition soutenue par Damas. Beaucoup craignent que les deux camps ne parviennent pas à élire un président mercredi, date de la séance parlementaire consacrée à l'élection. Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, arrivé dimanche soir dans la capitale libanaise, s'est ainsi déclaré "moins confiant" quant à une sortie de crise, évoquant "la brisure du camp chrétien". Quant au secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, il est attendu lundi soir à Beyrouth.

Le chaos se profile-t-il à l'horizon ? L'échec du processus fait en tout cas craindre que le pays ne plonge : l'opposition a menacé de former un gouvernement parallèle à celui de Fouad Siniora, scénario identique à celui des dernières années de la guerre civile. "Nous avons besoin d'un miracle tellement les dirigeants politiques sont divisés. Il est difficile d'imaginer qu'ils vont se mettre d'accord sur quelque chose", affirme Oussama Safa, président du Centre libanais des études politiques. "Même s'ils parviennent à élire un président, le pays restera paralysé car il y aura encore à résoudre la question de la formation d'un nouveau gouvernement", explique-t-il.

Un président consensuel doit être trouvé par le chef de la majorité parlementaire, Saad Hariri, et le président du Parlement Nabih Berri, un des piliers de l'opposition. En l'absence d'accord, la majorité, qui dispose de 68 députés (sur 127) au Parlement, entend élire le président à la majorité simple. Pour l'opposition, tout président élu en l'absence du quorum des deux tiers serait un "usurpateur". De son côté, le président Emile Lahoud a averti qu'il nommerait le chef de l'armée à la tête d'un gouvernement provisoire s'il n'y avait pas de consensus.