Présidence de l'UMP : une élection et quelques bugs

© Nicolas Sarkozy ne veut plus entendre parler de l'UMP. Il se donne 3 mois pour changer le nom. (REUTERS)
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ON FAIT LE POINT - Le scrutin s'est terminé samedi à 20 heures. Plusieurs problèmes ont été signalés pendant son déroulement.

Son constat, formulé deux jours avant le scrutin sur Europe1.fr, était implacable : "en l'état actuel de la technologie, il est impossible de mettre en place un système de vote électronique inviolable." Les faits semblent avoir donné raison à Thomas Guénolé, politologue, qui s’est aidé d'un expert informatique pour se pencher en détails sur la technique de l’élection à l’UMP. Or, depuis vendredi, nombre de militants se plaignent de plusieurs difficultés, même si le taux de participation atteignait 57% à 19h30, selon la Haute Autorité chargée de superviser le scrutin.

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• L’UMP victime de cyberattaques

"Il y a eu plusieurs tentatives de piratage et qui sont, d'après les experts, organisées. Ce n'est pas de l'amateurisme", a  ainsi annoncé Luc Chatel, secrétaire général du parti, samedi matin sur France Info, avant d’affirmer avoir saisi la justice. "Nous avons déposé plainte cette nuit au commissariat du XVe, les services de police en charge de cyber-attaques enquêtent déjà, ça veut dire qu'ils prennent ça très au sérieux", a indiqué l’ancien ministre.

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Des lenteurs gênantes

Ces attaques présumées auraient considérablement complexifié le processus de vote. Nombreux sont ceux qui n’ont pas réussi à voter du premier coup. Ce fut notamment le cas de Luc Chatel, qui souhaitait voter devant les caméras de BFMTV pour démontrer la fiabilité du système : raté dans les grandes largeurs.

Bruno Le Maire avait lui aussi convié les caméras samedi matin. Même difficulté pour le député de l’Eure au moment de valider son choix. Il a même été obligé de changer d’ordinateur : "Il faut être persévérant", a-t-il philosophé. Mais "quand on demande aux gens d'essayer et de ressayer, il y a un moment où les meilleures volontés peuvent s'épuiser", s’inquiète Hervé Mariton, autre candidat.

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• Des militants qui ne peuvent pas voter

Un autre problème revient souvent sur les réseaux sociaux. Nombre de militants assurent ainsi ne pas avoir reçu leurs codes pour s’authentifier sur le site. "Il y a des milliers d'adhérents de l'UMP qui sont aujourd'hui empêchés de voter", a ainsi regretté Hervé Mariton, samedi matin.

Steeven Murat a raconté sa mésaventure sur le site de Mediapart. Ce jeune homme, faute des parrainages nécessaires, n’avait pu  se lancer dans la course à la présidence. Mais  il aurait au moins aimé pouvoir voter. Sauf que le courrier contenant ses identifiants n’est jamais arrivé dans sa boite aux lettres. Et quand l’UMP lui a répondu qu’il pourrait les récupérer par voie électronique au moment du vote, l’étudiant a constaté que l’adresse mail renseignée par l’UMP était… erronée. Donc, pas de code. Donc pas de vote, CQFD. Le Conseil d’Etat a été saisi et le jeune homme a été reçu par Anne Levade et Luc Chatel en personne.

Le cas de Steeven Murat est loin d’être une exception :

Un candidat rappelé à l’ordre

Le guide électoral du vote à l’UMP stipule que la campagne prenait fin jeudi 27 novembre à minuit et que, dès lors, aucun des candidats ne pouvait intervenir publiquement. Problème : Bruno le Maire a continuer à téléphoner aux  268 341 adhérents de l'UMP, à jour de cotisation au 30 juin dernier, pour les convaincre de le soutenir, ce que dont certains se sont plaints sur Twitter, dénonçant des "méthodes de voyou".

La Haute autorité a donc recadré Bruno Le Maire dans un mail reproduit sur le site du Point : "Nous vous rappelons que par application du point 5 du guide électoral et de l'article 25 paragraphe 1 du règlement intérieur de l'Union, la campagne électorale a pris fin hier jeudi 27 novembre à minuit. En conséquence, la Haute Autorité vous demande de mettre fin immédiatement à cette campagne de propagande téléphonique." Dans l'entourage de l'ancien ministre de l'Agriculture, on explique à Europe1.fr que l'article en question "ne dit pas ce qu'on n'a plus le droit de faire après la fin de la campagne !" Et on renvoie au tweet de Gérald Darmanin, porte-parole de Nicolas Sarkozy, qui appelle lui aussi à la mobilisation pour son candidat, "donc si eux le font...". Non, on n'est pourtant pas dans une cour de récré.