Premiers coups durs pour Nicolas Sarkozy

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Victoire sans panache pour l'UMP. De la vague bleue annoncée ne reste que l'écume , avec une victime emblématique, Alain Juppé. Un mois après son installation à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a essuyé dimanche ses premiers revers avec une majorité en recul par rapport à celle issue du scrutin de 2002. L'UMP obtient 314 sièges et le PS 185 sièges.

La vague bleue annoncée n'a pas eu lieu. Selon les chiffres définitifs du ministère du l'Intérieur, l'UMP obtient 314 sièges et le PS 185. La droite en espérait plus de 400 sièges après le premier tour. Certes, la droite obtient la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Elle enregistre toutefois un léger recul par rapport à 2002 date à laquelle elle avait gagné 397 sièges sur les 577 de l'hémicycle, dont 362 pour l'UMP. La majorité absolue étant de 289 sièges. Le coup le plus dur est l'échec d'Alain Juppé à Bordeaux et donc sa démission du gouvernement. Le ministre de l'Ecologie et du Développement durable, numéro deux du gouvernement, seul ministre d'Etat, est d'autant plus emblématique qu'il symbolisait l'une des priorités politiques du nouveau président. Du coup, le remaniement ministériel auquel Nicolas Sarkozy doit procéder mardi, et qui ne devait concerner qu'une poignée de secrétaires d'Etat, devient beaucoup plus compliqué. Le portefeuille d'Alain Juppé pourrait être éclaté en plusieurs secrétariats d'Etat. Parmi les remplaçants potentiels, les noms de l'ancien ministre des Affaires étrangères Michel Barnier ou l'actuel ministre de l'Economie, Jean-Louis Borloo, circulaient dimanche à l'UMP. Il faudrait par conséquent trouver quelqu'un d'autre à Bercy. Dans la presse, on évoque également l'entrée au gouvernement de l'ancien ministre délégué à l'Aménagement du Territoire Christian Estrosi ou encore la jeune secrétaire générale de l'UMP, Rama Yade. Le paradoxe est que Jean-Louis Borloo est peut-être indirectement en partie responsable de la chute d'Alain Juppé. Ce sont en effet des propos tenus par le ministre de l'Economie le soir du premier tour des législatives, le 10 juin qui sont à l'origine de la polémique sur la TVA sociale dont la gauche a fait un cheval de bataille entre les deux tours. "L'histoire de la TVA sociale a fait sortir des électeurs de gauche qui, autrement, seraient restés chez eux", a estimé le député UMP Yves Jego, pour qui ce phénomène s'est conjugué à une démobilisation de la droite, "qui pensait avoir gagné". La rentrée parlementaire est prévue le 26 juin avec au programme de la session extraordinaire le "paquet" fiscal, les textes sur la délinquance, la loi-cadre sur le service minimum et la réforme de l'Université. Le projet de loi sur l'immigration sera débattu à partir du 15 septembre.