Pentagone français: le "non, mais..." de Paris

"Il n'y aura pas de Pentagone, je m'y opposerai de toutes mes forces, s'il n'y a pas notamment ces 500 logements", avait averti le maire de Paris en janvier.
"Il n'y aura pas de Pentagone, je m'y opposerai de toutes mes forces, s'il n'y a pas notamment ces 500 logements", avait averti le maire de Paris en janvier. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Le Conseil de Paris conditionne son aval à la création de 500 logements. L'UMP parisienne est furieuse.

Le projet d'installation du futur ministère de la Défense - le Pentagone français - sur le site de Balard, dans le 15ème arrondissement parisien, fait décidément des vagues.

Mardi, le Conseil de Paris a voté sans les voix de la droite, contre… la mairie conditionnant son aval à la création de 500 logements.

La ville réclame en effet que soit intégrée au projet de "Pentagone à la française" la construction d'un garage d'autobus afin de libérer l'espace actuellement occupé par un garage RATP rue de la Croix Nivert, dans le même arrondissement. Sur ce dernier site, la mairie a prévu la construction de 500 logements dont au moins la moitié de logements sociaux.

"Grotesque" pour la droite

Le vote de mardi a rendu furieuse l'UMP parisienne. Le député-maire du XVe Philippe Goujon a trouvé "grotesque" que "la ville n'ait d'ambition pour le site de Balard qu'un garage à bus!".

La première adjointe au maire, Anne Hidalgo, s'en est prise à la droite, responsable selon elle de ce blocage car celle-ci "refuse" sans cesse la construction de logements sociaux. "Faux" a répondu Philippe Goujon, car son arrondissement a construit 2.000 logements sociaux depuis 2008, selon lui, et atteint les 15% sur les 20% réclamés par la loi SRU à l'horizon 2020.

Pour Delanoë "sacrifier" 500 logements serait "un crime"

A l'appui de son veto, Anne Hidalgo a ajouté une "pièce" au dossier mardi : une lettre des constructeurs (Sodearif et Icade) qui sont, selon elle, favorables au projet de la ville.

La ville rappelle qu'il n'y a pas d'incompatibilité entre le projet du Pentagone et son projet des 500 logements à la Croix-Nivert. Bertrand Delanoë avait déjà été très clair à ce sujet lors de ses voeux aux élus début janvier : "il n'y aura pas de Pentagone, je m'y opposerai de toutes mes forces, s'il n'y a pas notamment ces 500 logements, ce serait un crime pour Paris que de faire ce ministère de la Défense en sacrifiant 500 logements indispensables à Paris et au 15ème arrondissement".