Patrick Buisson en guerre judiciaire contre Nicolas Sarkozy

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Louis Hausalter , modifié à
REVANCHE - L'ancien conseiller de l'ombre poursuit l'UMP en justice pour des factures supposément impayées.

Patrick Buisson donne l'impression de n'avoir plus grand-chose à perdre. Quitte à être devenu un paria pour Nicolas Sarkozy, autant mettre en difficulté l'ex-président. L'ancien conseiller de l'ombre de l'Elysée poursuit en justice l'UMP, qu'il accuse de ne pas lui avoir réglé des factures, révèle Mediapart mercredi. L'affaire doit être traitée en juin par le tribunal de grande instance de Paris. Philippe Blanchetier, l'un des avocats de l'UMP, a confirmé l'information au Figaro.

Des contrats à 30.000 euros par mois. Patrick Buisson estime que l'UMP n'a pas résilié dans les formes un contrat conclu avec sa société Publiopinion, spécialisée dans la commande de sondages et l'analyse de l'opinion publique. Des prestations qui ont commencé en 2010, alors que Nicolas Sarkozy était président de la République. Mediapart évoque des montants de plus de 30.000 euros par mois à partir de la fin de l'année 2010.

Or, peu après son élection à la tête de l'UMP dans des conditions controversées fin 2012, Jean-François Copé a décidé de mettre un terme à ces contrats. Patrick Buisson lui reproche d'y avoir "mis fin verbalement", écrit Mediapart. Au printemps 2014, il aurait adressé une mise en demeure au patron de l'UMP, réclamant le paiement de plusieurs factures au titre de l'année 2013. Devant l'inertie du parti, il a finalement décidé de l'assigner. De son côté, l'UMP estime qu'elle n'est pas tenue de régler ces factures à Patrick Buisson, les prestations associées n'ayant pas été effectuées.

Le couple Sarkozy l'avait fait condamner l'an dernier. Cette procédure ressemble fort à une revanche pour Patrick Buisson, qui s'était déjà livré à une guerre judiciaire contre Nicolas Sarkozy dans l'affaire des enregistrements de l'Elysée. Un dictaphone caché dans sa poche, le conseiller enregistrait méthodiquement les conversations du chef de l'Etat et de son entourage. Après la révélation de plusieurs extraits par la presse, en mars 2014, Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni-Sarkozy l'avaient fait condamner à leur verser chacun 10.000 euros de provision sur dommages et intérêts.

Le bras de fer ne s'était pas arrêté là. Patrick Buisson n'ayant pas réglé son dû, Carla Bruni-Sarkozy lui avait envoyé un huissier pour qu'il verse bel et bien le montant réclamé. Une humiliation supplémentaire que Patrick Buisson n'a, semble-t-il, toujours pas digérée.

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