Arno Klarsfeld, l'avocat parachuté par Nicolas Sarkozy dans l'est parisien, a devancé au premier tour des législatives la candidate socialiste Sandrine Mazetier. Le candidat du MoDem, Jean-François Pernin, qui a obtenu 12,31% des suffrages détient en grande partie la clé du scrutin. Il a refusé de donner une consigne de vote pour le deuxième tour. "Personnellement je suis plutôt au centre", explique Arno Klarsfeld qui cite le père de Jean-François Pernin, "excellent" ancien maire du XIIe arrondissement. Ce dernier a géré sa municipalité "grâce à l'alliance fraternelle et chaleureuse entre la droite et le centre. La gauche les a violemment attaqués pendant vingt ans. Je ne vois pas comment aujourd'hui il pourrait souhaiter la victoire de la socialiste", insiste-t-il, réfutant les critiques sur sa méconnaissance du XIIe arrondissement. "J'ai déjà un avis très précis sur des sujets aussi locaux et concrets que la déchetterie envisagée à Bercy, le déplacement de la foire du Trône ou l'avenir de la petite ceinture", explique-t-il. La gauche estime qu'Arno Klarsfeld ne siégera pas réellement à l'Assemblée nationale et cherche l'onction du suffrage universel avant d'être nommé secrétaire d'Etat. "Je prends l'engagement d'être fidèle à mes électeurs toute ma vie", déclare-t-il dans le quotidien. "Je serai le plus pragmatique pour les dossiers nationaux mais le plus égoïste pour le XIIe". Jean-François Pernin a peu goûté les appels du pied du candidat de l'UMP. Il juge "particulièrement immonde" l'attitude d'Arno Klarsfeld et lui reproche ses références "à la mémoire" de son père, Paul Pernin, décédé en novembre 2006. Paul Pernin a été maire du 12e arrondissement de Paris de 1983 à 1995. L'échéance approche, le ton monte dans la huitième circonscription de Paris. Frédéric Frangeul (avec Reuters)