Pakistan : Benazir Bhutto de nouveau assignée à résidence

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les autorités du Pakistan ont interdit lundi à l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto d'organiser mardi une "longue marche" pour protester contre l'état d'urgence et l'ont de nouveau assignée à résidence. En signe de protestation et pour la première fois, l'ancien Premier ministre a exigé la démission du président Pervez Musharraf. Le parti de Benazir Bhutto a débuté une manifestation mardi, sans elle.

"On ne l'autorisera pas à violer la loi, alors il n'y aura pas de 'longue marche'", a déclaré le ministre adjoint à l'Information, Tariq Azeem. Pour empêcher Benazir Bhutto, l'ex-Premier ministre devenue leader de l'opposition depuis son retour il y a quelques semaines au Pakistan, de participer à ce rassemblement de protestation contre l'état d'urgence, sa maison a été encerclée lundi soir par la police. Plus de 1.100 policiers ont été déployés autour de sa résidence. Les accès ont été littéralement scellés par la police qui l'a encerclée par deux rangées de barbelés et des barrières de bois et a disposé des conteneurs aux deux extrémités de la rue y menant. Benazir Bhutto est assignée à résidence pour sept jours désormais.

Mais ses partisans ont décidé de maintenir le défilé, même en son absence. Ils ont entamé mardi à Lahore, dans l'est du Pakistan, une manifestation pour protester contre l'état d'urgence et réclamer la démission du président Pervez Musharraf. La police a confirmé que "plusieurs dizaines de voitures et un nombre indéterminé de personnes à pied ont formé un cortège" sur cette route. L'objectif est de rallier Islamabad, la capitale pakistanaise.

Pour la première fois, l'ex-Premier ministre, qui semblait en passe de négocier un partage du pouvoir avec l'actuel président pakistanais, s'est fermement opposée à Pervez Musharraf, réclamant même sa démission. "Nous affirmons que Musharraf doit partir. L'époque de la dictature est révolue", a lancé Benazir Bhutto au téléphone sur la chaîne britannique Sky News TV. L'ex-Premier ministre a même exigé de la communauté internationale qu'elle ne soutienne plus le président pakistanais, "l'homme dont la dictature menace d'enfoncer cette puissance nucléaire dans le chaos".

L'état d'urgence a été décrété il y a neuf jours au Pakistan par le président Pervez Musharraf, qui a annoncé par ailleurs la tenue d'élections législatives pour le 9 janvier. Benazir Bhutto est devenue le leader de l'opposition depuis qu'elle a rompu les négociations avec le chef de l'Etat en vue du partage du pouvoir.