Ouverture discrète pour la Cité de l'Histoire de l'Immigration

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
C'est dans la plus grande discrétion que la Cité nationale de l'Histoire de l'Immigration a ouvert ses portes, mercredi au Palais de la Porte Dorée à Paris. Discrétion car la polémique fait rage autour du projet de loi de Brice Hortefeux sur la maîtrise de l'immigration.

L'idée avait été lancée il y a une quinzaine d'années par quelques historiens avant d'être sérieusement envisagée par Lionel Jospin, alors Premier ministre, puis inscrite dans le programme du candidat Chirac en 2002. La Cité nationale de l'Histoire de l'Immigration (CNHI) a ouvert ses portes mercredi au Palais de la Porte Dorée, à Paris, dans la plus grande discrétion. Pas d'inauguration officielle. Jacques Chirac, qui devait s'y rendre jeudi matin, a reporté sa visite au "début de la semaine prochaine". Et du côté du gouvernement, seule la ministre de la Culture a fait le déplacement. Christine Albanel a salué un "beau projet" et '"un musée dont la part d'humanité est immense puisqu'il donne à comprendre les mouvements de populations en France depuis deux siècles et permet de mesurer tous les apports culturels de l'immigration".

C'est pourtant dans un contexte polémique sur l'immigration - entre tests ADN, querelle sur les hébergements d'urgence et ministère de l'Identité nationale - que la CNHI est lancée. Au printemps dernier, huit universitaires avaient donné leur démission des instances officielles de la Cité pour protester contre l'instauration d'un ministère de "l'immigration et de l'identité nationale". Ils n'en ont pas moins continué leurs travaux. "On a été un peu surpris que la Cité ne suscite pas l'intérêt qu'elle mérite auprès des plus hautes autorités de l'Etat", a déclaré Patrick Weil, un des historiens démissionnaires. Un autre de ces historiens, Gérard Noiriel, a estimé mardi que "s'il n'y a pas d'inauguration officielle, c'est parce que ça coince. Notre discours, qui est de montrer les apports de l'immigration n'est pas celui de la suspicion généralisée de l'immigrant avec l'instauration de tests ADN".

La Cité nationale de l'Histoire de l'Immigration, dont la présidence est assurée par Jacques Toubon et Jean-François Roverato, a pour but de "faire connaître et reconnaître l'apport de l'immigration en France". Soucieuse de dédramatiser le thème de l'immigration, la Cité rend hommage aux immigrés devenus Français. L'exposition permanente, "Repères", met en perspective 200 ans d'histoire de l'immigration. A partir du 16 octobre et jusqu'au 11 janvier, aura lieu une exposition sur "Les réfugiés arméniens au Proche-Orient et en France, 1917-1945". Du 13 novembre au 13 janvier, une autre exposition sera consacrée aux portraits d'Ellis Island, lieu par lequel arrivaient et transitaient les immigrants vers les Etats-Unis.

Les portes seront ouvertes gratuitement au public du 10 au 14 octobre, puis le premier dimanche de chaque mois. Jusqu'au 31 décembre 2007, le plein tarif sera de 3 euros et le tarif réduit de 2 euros. La Cité nationale de l'histoire de l'immigration se trouve au Palais de la Porte Dorée, 293, avenue Daumesnil 75012 Paris. Ouverture de 10h à 17h30 du mardi au vendredi, de 10h à 19h le samedi et le dimanche.