Otages des Farc : Uribe rompt le fil du dialogue avec Chavez

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président colombien, Alvaro Uribe, a mis fin à la mission de médiation qu'il avait confiée à son homologue vénézuélien, Hugo Chavez. Il lui reproche d'avoir contacté le commandant de son armée sans son accord. La famille d'Ingrid Betancourt est consternée et se retourne désormais vers Nicolas Sarkozy. Le président français a exigé jeudi que Bogota maintienne au moins le dialogue avec son voisin vénézuélien.

Les espoirs d'obtenir rapidement une preuve de vie d'Ingrid Betancourt et de revoir les 44 otages dits politiques retenus avec elle en Colombie par les Farc sont brutalement retombés jeudi. Le président colombien a en effet mis un terme à la mission de médiation qu'il avait confiée à son homologue vénézuélien. Hugo Chavez avait pourtant établi le contact avec les chefs de la guérilla marxiste et tentait de négocier l'échange des otages contre 500 guérilleros détenus par le gouvernement colombien, dans le cadre d'un accord humanitaire. Alvaro Uribe reproche au président Chavez d'avoir contacté directement par téléphone le commandant de l'armée colombienne, le général Mario Montoya et de lui avoir posé des questions sur les otages, sans son accord. Les deux hommes, réunis sur ce dossier, ont traditionnellement des positions diamétralement opposées sur la scène internationale.

"C'est plus que la consternation, c'est quelque chose de dramatique", a réagi Fabrice Delloye, l'ex-mari de la Franco-colombienne Ingrid Betancourt détenue depuis 2002 par les Farc. "Le monde entier en est témoin : Uribe est un homme extrêmement difficile, capable de changer d'idées du jour au lendemain", a-t-il ajouté. "Il montre qu'il ne veut pas trouver une solution pacifique et ne veut pas que nos otages rentrent". Même si Paris considérait que "s'il y avait une chance" de libérer Ingrid Betancourt, "Hugo Chavez était cette chance", Fabrice Delloye estime jeudi que tout n'est pas permis et que les autorités trouveront "d'autres solutions" pour faire libérer l'ancienne candidate des Verts à la présidentielle colombienne. Nicolas Sarkozy "est avec nous quoi qu'il arrive" a-t-il ajouté.

Le président français est intervenu jeudi pour demander au moins au chef de l'Etat colombien de maintenir le dialogue avec son homologue vénézuélien. Mais selon des sources proches de l'Elysée, Nicolas Sarkozy ne va pas appeler le chef d'Etat colombien "dans l'immédiat". "Il va attendre que la température redescende un peu", a-t-on ajouté.