Olmert s'accroche malgré les appels à sa démission

  • Copié
Administrator User , modifié à
Plus de 100.000 Israéliens se sont rassemblés jeudi à Tel-Aviv pour réclamer la démission du Premier ministre, mis en cause par la commission Winograd chargée de tirer les leçons de la guerre menée l'été dernier au Liban. Ehud Olmert a lui réaffirmé sa volonté de rester aux commandes et a obtenu le soutien des élus de son parti Kadima et la marginalisation de la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, qui s'est prononcée pour son départ et s'est portée candidate à sa succession.

Jeudi à la tombée de la nuit, près de 150.000 personnes de droite comme de gauche, religieux ou laïques, répondant à l'appel de vétérans, de réservistes et de parents de soldats tués au Liban, se sont place Yitzhak-Rabin à Tel Aviv, selon les chaînes de télévision. "M. le Premier ministre, vous dites que vous êtes notre serviteur, eh bien vous êtes viré!", a lancé l'écrivain Meir Shalev. "Le peuple israélien ne fait pas confiance à Olmert et on ne peut pas continuer comme ça. Ce que vous entendez ce soir, c'est la voix du peuple et il faudrait être sourd pour ne pas entendre une voix aussi forte", a fait valoir Uzi Dayan, général en retraite et organisateur du rassemblement, s'adressant à son tour à la foule. Le rapport Winograd publié il y a trois jours, pointe les "graves défaillances" du chef du gouvernement, Ehud Olmert, pendant les 34 jours de l'offensive menée contre le Hezbollah Libanais. La menace de la milice islamiste, qui a tiré 4.000 roquettes en direction de l'Etat juif pendant le conflit de juillet-août 2006, reste une réalité et la plupart des Israéliens considèrent l'opération comme un échec. En dépit d'une cote de popularité étale et d'une opinion aux deux tiers favorable à son départ, Ehud Olmert s'est dit de son côté déterminé à rester à son poste pour "réparer les erreurs" qu'il reconnaît avoir commises pendant l'offensive menée au Liban. Tal Zilberstein, conseiller d'Ehud Olmert, a aussi estimé que ce rassemblement ne remettrait pas en cause sa détermination à tirer lui-même les leçons du rapport Winograd. Dans la journée, un débat à la Knesset sur les conclusions de ce rapport d'étape avait donné aux détracteurs d'Ehud Olmert l'occasion de renouveler leurs appels à la démission, mais aucune motion de censure n'avait été déposée. "Nous devons revenir devant le peuple et le laisser donner son opinion", a déclaré le chef de file de l'opposition et ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, réclamant la tenue d'élections anticipées. Plusieurs sondages pronostiquent une victoire du Likoud si un tel scrutin était organisé. "Dans n'importe quel autre pays, le gouvernement aurait démissionné", a déclaré Danny Yatom, député du Parti travailliste, principal partenaire de Kadima au sein de la coalition gouvernementale. Les travaillistes doivent désigner leur nouveau dirigeant le 28 mai lors d'une élection qui déterminera si le parti reste ou non au sein de la coalition. Durant la séance à la Knesset, Ehud Olmert et Tzipi Livni, la ministre des Affaires étrangères issue aussi du parti Kadima, se sont assis côte à côte à leur place respective au parlement et se sont largement ignorés durant toute la séance. Les deux entretiennent des rapports tendus depuis plusieurs mois et Tzipi Livni a réclamé cette semaine le départ d'Ehud Olmert et s'est portée candidate à sa succession.