Nouvelle manifestation de contestation en Birmanie

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Quelque 100.000 Birmans, dont au moins 15.000 moines, manifestent dans la capitale birmane Rangoun. C'est le plus important défilé depuis le début de la contestation il y a 5 semaines. Les manifestants protestent contre une hausse massive des prix décidée par la junte militaire au pouvoir mais aussi la libération de l'opposante Aung San Suu Kyi.

Une vague safran et rouge déferle sur Rangoun. Menée par les moines bouddhistes, la contestation grossit en Birmanie. Quelque 100.000 Birmans (selon des témoins), dont au moins 15.000 moines, manifestent ce lundi dans la capitale birmane. La manifestation a démarré à la célèbre pagode Shwedagon puis le nombre de manifestants ne cesse de grossir, notamment depuis le passage devant le siège de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de l'opposante Aung San Suu Kyi, assignée à résidence depuis 2003. Dimanche, lors d'une précédente manifestation, Aung San Suu Kyi était brièvement sortie, les larmes aux yeux, pour saluer les moines et les manifestants.

Des milliers de badauds se pressent sur les trottoirs, saluant respectueusement les moines, applaudissant les manifestants et pleurant, pour certains, à la vue d'un tel défilé, encore inimaginable le mois dernier. Les bonzes, en robe couleur safran ou rouge, portent des banderoles et des drapeaux religieux à l'avant du défilé. Certains religieux tendent à l'envers des coupes servant à recevoir des aumônes.

Fait hautement symbolique, depuis la semaine dernière, des bonzes, en nombre indéterminé, ont commencé à boycotter les aumônes de militaires, ce qui constitue un affront et l'équivalent d'une excommunication pour les bouddhistes. Des moines, en majorité jeunes, sont désormais à l'avant-garde d'un mouvement de protestation déclenché le 19 août par des opposants politiques en Birmanie après une augmentation aussi arbitraire que massive des prix des carburants et des transports en commun. La Birmanie est gouvernée par des juntes successives depuis 45 ans.

1ère prise de position internationale : la secrétaire d'Etat américaine a dénoncé dimanche à New York le régime "brutal" au pouvoir en Birmanie. Condoleezza Rice a affirmé suivre de "très près la situation".