Nouveaux suicides à l'usine PSA de Mulhouse

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Trois salariés employés dans l'atelier de ferrage du site de production d'automobiles PSA Peugeot-Citroën de Mulhouse dans le Haut-Rhin se sont donnés la mort en mai. Les trois suicides n'ont pas eu lieu dans l'entreprise, à l'inverse d'un autre au mois d'avril. Un ouvrier s'était pendu dans un local technique de l'unité de mécanique.

Délocalisation, concurrence accrue entre constructeurs, offensive des pays comme la Chine, l'industrie automobile est soumise à une pression de plus en plus forte. Une tension que les salariés ont parfois du mal à assumer et qui va même dans certains cas jusqu'au suicide. Le phénomène a été rendu public en début d'année avec la mort de trois salariés du Technocentre de Renault à Guyancourt (Yvelines) entre octobre 2006 et février 2007. PSA Peugeot-Citroën est aussi concerné. Un ouvrier de l'usine de Charleville-Mézières avait mis fin à ses jours début février en évoquant dans une lettre ses conditions de travail. C'est maintenant au tour de l'usine de Mulhouse dans le Haut-Rhin, qui compte 10.500 salariés. Le 19 avril, un ouvrier a mis fin à ses jours, en se pendant dans un local technique de l'unité de mécanique. Au mois de mai, trois salariés, employés dans l'atelier de ferrage, se sont donnés la mort. Cette fois, les passages à l'acte n'ont pas eu lieu dans l'entreprise mais à domicile pour deux d'entre eux, sous un pont pour le troisième. Ils concernent des hommes âgés de 30 à 40 ans, employés en contrat à durée indéterminée. L'un d'entre eux a fait état, dans un courrier, de difficultés avec sa compagne, a précisé la CGT qui a révélé la situation. "Il est un peu tôt pour dire que c'est lié au travail mais quand on n'est pas bien à la maison, si en plus ça se passe mal dans l'entreprise, ça peut être un facteur aggravant", a estimé Vincent Duse, secrétaire de la CGT sur le site. La direction du site n'a pas souhaité s'exprimer sur les cas particuliers qui se sont produits "hors du lieu de travail" et relèvent "de la sphère privée". "C'est un traumatisme pour l'usine de Mulhouse", a reconnu en revanche un porte-parole du site. La direction de l'usine alsacienne va mettre en place un groupe de travail composé de médecins, de représentants du personnel et de la direction pour analyser le phénomène et tenter d'y répondre. "Nous voulons constituer de tels groupes sur tous les sites pour essayer de repérer les situations à risque, identifier les personnes en détresse et renforcer les procédures internes pour repérer les phénomènes de harcèlement", a précisé un représentant du groupe PSA à Paris.