Nicolas Sarkozy s'adresse aux électeurs du centre

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Administrator User , modifié à
A une semaine du second tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy en a appelé à la "majorité silencieuse", aux indécis, aux électeurs du centre mais aussi des "extrêmes", pour qu'ils l'aident à liquider "une bonne fois pour toute" l'héritage de mai 1968.

La quasi totalité du gouvernement, dont le Premier ministre Dominique de Villepin, et des dizaines de VIP de la politique, du monde des affaires et du spectacle et du sport avaient pris place sur les gradins du Palais omnisports de Paris-Bercy pour assister au dernier meeting parisien du candidat de l'UMP. Ce n'est cependant pas à eux qu'il s'est adressé mais "à tous ces sans grade", "tous ces anonymes", "tous ces gens ordinaires (...) auxquels on ne fait pas attention, que l'on ne veut pas écouter, que l'on ne veut pas entendre". "Je lui demande, à cette majorité silencieuse de se lever, de m'aider et de construire la victoire de nos idées", a-t-il lancé devant environ 30.000 personnes - 20.000 dans la salle et 10.000 à l'extérieur. "C'est à vous que je veux rendre le pouvoir (...). Je veux être le candidat du peuple de France et non pas le candidat des médias, des appareils, de tel ou tel intérêt particulier, des intérêts partisans, des sectarismes." Nicolas Sarkozy a dit s'adresser "tout particulièrement" à ceux "qui n'ont pas encore fait leur choix", ont voté au premier tour pour un autre candidat que les deux qualifiés du second, la socialiste Ségolène Royal et lui-même, et qui "hésitent encore". "Je voudrais leur dire que je comprends leur déception et que je sais combien ce nouveau choix peut être difficile pour eux. Mais ce choix engagera l'avenir de notre pays", a-t-il dit. Aux électeurs du président de l'UDF François Bayrou, il a assuré que leurs valeurs étaient "proches" des siennes et que leur "sensibilité" avait "toute sa place dans la majorité présidentielle" qu'il veut constituer. "Puisque M. Bayrou veut en finir avec l'UDF, je dis aux élus de l'UDF qui me soutiennent qu'ils sont les bienvenus en femmes et hommes libres", a-t-il ajouté. "Moi je ne veux pas en finir avec l'UDF. Je la respecte, l'UDF, ses électeurs, ses valeurs, ses idées et ses convictions (...) J'ai besoin d'eux (...) Je ne leur demande de renoncer à rien." Il a également fait un geste à l'adresse des électeurs d'extrême-gauche, d'extrême-droite et écologistes, dont les candidats ont été laminés au premier tour. Il s'est engagé, s'il est élu le 6 mai, à réunir toutes les forces politiques pour discuter de la possibilité d'introduire "un peu de proportionnelle au Sénat ou à l'Assemblée nationale sans créer le risque d'une instabilité qui serait désastreuse". "Je veux que chacun se sente représenté dans la République mais que nous gardions le scrutin majoritaire qui est la clef de la stabilité de la République", a expliqué le candidat de l'UMP. "Je ne vous dirai pas : 'c'est moi ou le chaos'", avait-il auparavant assuré. "Mais à tous ceux d'entre vous qui croient à la tolérance, à la liberté, à l'humanisme, je veux dire que ce sont les valeurs sur lesquelles j'ai bâti mon projet." Il a en revanche de nouveau dénoncé une gauche "héritière" de la révolte étudiante de mai 1968, en présence de plusieurs de ses "héritiers" aujourd'hui repentis, dont les philosophes André Glucksmann et Alain Finkielkraut. L'héritage de mai 68 a "imposé le relativisme intellectuel et moral", "liquidé l'école de Jules Ferry", "introduit le cynisme dans la société et dans la politique", "abaissé le niveau moral de la politique", a-t-il déclaré. "Les héritiers de ceux qui, en mai 68, criaient 'CRS = SS' prennent systématiquement le parti des voyous, des casseurs et des fraudeurs contre la police. Et de retourner contre cette gauche des accusations habituellement adressées à la droite : "Voyez comment le culte de l'argent roi, du profit à court terme, de la spéculation, comment les dérives du capitalisme financier ont été portés par les valeurs de mai 68." "Je veux tourner la page de mai 68 une bonne fois pour toute", a lancé l'ancien ministre de l'Intérieur. Il s'est de nouveau posé en victime des "attaques personnelles" de ses adversaires : "On a mis en cause successivement ma probité, mon intégrité, mon honneur, ma sincérité, mon tempérament, mon caractère. On a expliqué que j'étais dangereux pour les libertés, on m'a soupçonné de vouloir mettre en place un Etat policier." "Je ne les ai pas rejoints dans la boue où ils auraient voulu m'entraîner", a-t-il ajouté. Et de conclure : "Il reste huit jours pour convaincre", pour créer les conditions d'un "rassemblement immense" et "bâtir la France du renouveau".