Nicolas Sarkozy ne veut pas d'une campagne tirée "vers le caniveau"

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Administrator User , modifié à
Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il ne suivrait pas ceux qui "veulent tirer" la campagne présidentielle "vers le caniveau" devant environ 2.000 personnes réunies au Futuroscope, près de Poitiers.

"Je sais (que) rien ne me sera épargné par des adversaires qui, ne voulant pas débattre au fond, trouvent tellement plus facile de chercher à discréditer plutôt qu'argumenter", a dit le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle. "J'ai une haute idée de la fonction présidentielle. C'est pourquoi je me soumettrai durant toute cette campagne à une exigence éthique avec laquelle je ne transigerai pas", a poursuivi le ministre de l'Intérieur. "Si certains veulent tirer la campagne vers le caniveau, je ne les suivrai pas. Et s'il le faut, je serais digne pour deux, pour trois ou pour quatre. Que ceux qui veulent parler d'autre chose, que ceux qui préfèrent la calomnie pour éviter le débat le fassent sans moi", a-t-il insisté. "Je n'y participerai ni de près ni de loin. Je ne veux m'intéresser dans cette campagne qu'aux problèmes des Français et rien ni personne ne me détournera de cet objectif." La publication mercredi par le Canard Enchaîné d'un article faisant état d'une enquête des Renseignements généraux sur un membre de l'entourage de la candidate socialiste Ségolène Royal a déchaîné une polémique dont le PS s'est saisi pour demander à Nicolas Sarkozy de démissionner du gouvernement. Le ministre de l'Intérieur a démenti catégoriquement avoir commandé la moindre enquête sur l'entourage de Ségolène Royal. Le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a cependant demandé vendredi la création d'une commission d'enquête parlementaire "sur l'action du ministère de l'Intérieur et des services de renseignements qui lui sont rattachés". Au début de son discours, au coeur du fief électoral de la présidente de la région Poitou-Charentes, Nicolas Sarkozy s'est posé en victime et a cité une litanie de précédents. Il a d'abord rendu hommage à l'ancien Premier ministre socialiste Edith Cresson, figure politique de Châtellerault, la ville voisine de Poitiers, dont le passage éphémère à Matignon a marqué la fin du second septennat du président François Mitterrand. "Je voudrais saluer quelqu'un ce soir qui n'a jamais appartenu à ma famille politique, quelqu'un avec qui j'ai été très souvent en désaccord, quelqu'un que j'ai combattu", a déclaré Nicolas Sarkozy. "Mais je n'oublie pas comment on a traité celle qui fut la première femme française à occuper les fonctions de Premier ministre. Je n'ai pas apprécié la façon dont elle a été traitée (...) Je tenais dans cette région à la saluer parce qu'elle le mérite." Il a également cité l'ancien président décédé Georges Pompidou, "traîné dans la boue" avec son épouse "par des adversaires qui, n'ayant aucun argument de fond à lui opposer, ont essayé de le salir". Il a encore fait implicitement la leçon au PS et à sa candidate - dont il n'a pas cité le nom - en dénonçant "ceux qui cultivent la bonne conscience sans jamais éprouver de cas de conscience", "donnent aux autres des leçons de morale qu'ils ne s'appliquent jamais à eux mêmes" et "cherchent à étouffer le débat parce qu'ils n'ont rien à dire".