Nicolas Sarkozy n'entend pas relâcher l'effort de défense

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Nicolas Sarkozy juge qu'il serait imprudent de relâcher l'effort de défense, s'engage à préserver la force de dissuasion nucléaire et souligne que la construction de l'Europe de la défense reste une priorité.

Nicolas Sarkozy juge qu'il serait imprudent de relâcher l'effort de défense, s'engage à préserver la force de dissuasion nucléaire et souligne que la construction de l'Europe de la défense reste une priorité. Dans une interview au magazine Défense, diffusée vendredi, le candidat de l'UMP ne se prononce pas, en revanche, sur le projet de construction d'un deuxième porte-avions en coopération avec la Grande-Bretagne. Il estime que la loi de programmation 2003-2008 voulue par Jacques Chirac a permis de "redresser l'effort d'équipement des forces armées".La France consacre à la Défense environ 2% de son produit intérieur brut. Cela représente pour 2007 une enveloppe de 47,7 milliards d'euros, toutes missions confondues, en hausse de 2,2% par rapport à 2006. Nicolas Sarkozy propose en conséquence "d'organiser une transition réussie vers la prochaine loi de programmation, au besoin en conduisant un audit approfondi des programmes en cours et des conditions de leur réalisation". "Pourquoi ne pas imaginer une loi de programmation militaire exprimant des objectifs capacitaires associés à des enveloppes de crédits plutôt qu'à un catalogue d'équipements ?", demande-t-il. Nicolas Sarkozy souhaite que l'on aborde la question de l'intensité de l'effort de défense "par les fins, plutôt que par les moyens", en fonction des ambitions de la France en termes de capacité d'intervention et de crédibilité internationale. "Ce préalable étant posé, on peut raisonnablement penser, compte tenu de la forte instabilité de certaines régions du monde, de l'acuité de certaines menaces, et de notre statut international, qu'il serait imprudent de relâcher notre effort de défense", précise-t-il. Prié de définir sa posture sur le plan de dissuasion nucléaire, Nicolas Sarkozy estime que cette force reste "indispensable, a fortiori dans un contexte de prolifération balistique et nucléaire"."Si je deviens président de la République, je ferai tout ce qui doit être fait pour préserver intactes l'indépendance et la crédibilité, tant politiques que techniques, de notre force de dissuasion", assure-t-il. En revanche, le candidat de l'UMP explique ne pouvoir se prononcer sur le deuxième porte-avions que Paris projette de construire, à l'horizon 2010, en coopération avec la Grande-Bretagne, car "il n'a pas tous les éléments pour se prononcer sur ce point", notamment en termes de marge de manoeuvre budgétaire. Tout en disant se réjouir de la coopération avec la Grande-Bretagne, Nicolas Sarkozy estime que "ce ne peut pas être le critère de décision le plus déterminant". Il pose en conséquence deux questions : "la coopération franco-britannique nous permettra-t-elle de disposer du modèle de porte-avions dont nous aurions besoin ? Dans l'affirmative, cette coopération industrielle sera-t-elle un facteur de réduction des coûts d'acquisition pour notre pays ?". Concernant l'Otan et l'Europe de la défense, Nicolas Sarkozy juge que le renforcement de cette dernière doit "rester une priorité" au moment où l'Europe et sa sécurité "ne sont plus forcément au centre des préoccupations stratégiques américaines". "Mais personne de sérieux ne soutient aujourd'hui que nous pourrions pour autant nous passer de l'Alliance atlantique", précise-t-il. Pour Nicolas Sarkozy, la construction de l'Europe de la défense a donc "tout intérêt à s'appuyer sur cet acquis de l'Otan que sont le savoir-faire et l'expérience accumulées en matière de coopération entre les armées des différents pays européens".