Municipales : le spectre du vote sanction

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et Ludovic Fau , modifié à
REPORTAGE E1 - Les élus socialistes entendent de plus en parler d’un vote sanction sur le terrain.

Contexte. Le travail du dimanche, les rythmes scolaires, mais surtout la fiscalité et le chômage, les sujets de polémique ne manquent pas. François Hollande est au plus bas dans les sondages et il ne serait pas très étonnant que le mécontentement ambiant se ressente dans les urnes lors des prochaines municipales. Selon le sondage IFOP que publiait hier le journal du dimanche, un électeur sur quatre a l'intention de sanctionner le gouvernement dans six mois. Europe 1 s'est promené sur les marchés avec des élus socialistes pour prendre le pouls.

"Je vais voter pour dire ‘y en a marre’". Au hit parade de la grogne, les impôts, les impôts et encore les impôts. Invitée par le député socialiste de l'Essonne Jérôme Guedj à un compte-rendu de mandat, une habitante de Chilly-Mazarin, "Ici, on ne sort plus, on se demande si on est en France. Qui est-ce qui paye ? C’est nous, les Français ! Tout augmente… Je vais voter pour dire ‘y en a marre’." A Palaiseau, où l’électorat est plus 'bobo', les déclarations sont similaires : "on ne pensait pas payer autant d’impôts que cela cette année. Très déçu !", glisse un homme. "Je suis très en colère, donc il ne vaut mieux pas que je parle des rythmes scolaires. Je vais devoir payer pour faire garder mon fils le mercredi. Ce n’est surtout pas bien pour les enfants", estime quant à elle une mère de famille, qui conclut : "cela va être le vote sanction, c’est évident."

"Si on continue comme ça, on va prendre une tôle aux municipales". Jérôme Guedj entend ça depuis des semaines. C’est la raison pour laquelle il fait partie de ce groupe de députés socialistes qui tirent la sonnette d’alarme et souhaite que la majorité ne désespère pas les plus modestes : "il faut que le gouvernement comprenne qu’on a tous signé pour le redressement juste, on ne peut pas  avoir juste le redressement…" Micro coupé, les députés socialistes, qui sont la cible de toutes les critiques sur le terrain, confient leur désarroi. L’un d’entre eux lâche même à Europe 1. "Si on continue comme ça, on va prendre une tôle aux municipales".