Municipale de Carcassonne : le maire invalidé se représentera

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le maire sortant de Carcassonne, Gérard Larrat (UMP), dont la réelection en mars 2008 a été annulée vendredi par le Conseil d'Etat, a annoncé vendredi soir qu'il allait se représenter à l'élection qui doit être organisée dans environ trois mois.

"Il n'est pas question ni pour moi, ni pour l'équipe que j'ai eu l'honneur de diriger, de baisser les bras ni de courber la tête devant la bassesse des attaques et la calomnie dont nous sommes l'objet", a indiqué vendredi soir Gerard Larrat, le maire (UMP) sortant de Carcassonne.

Quelques heures plus tôt, le conseil d'Etat avait décidé d'annuler l'élection municipale de Carcassonne, remportée en mars 2008 par l'UMP Gérard Larrat. La plus haute juridiction administrative du pays avait motivé sa décision par la présence d'une centaine de "faux électeurs" sur les listes.

Le maire sortant assure qu'il "n'a jamais triché ni fraudé" et qu'il quittera son bureau de la mairie "l'esprit serein" dès que sera installée la commission administrative chargée de gérer la ville dans la période de transition de trois mois avant les nouvelles élections. "Ensuite je m'engagerai dans la campagne électorale (...) je dirai pourquoi il ne faut pas laisser la ville" aux représentants de la liste de gauche, ajoute le responsable UMP, en dénonçant une "machination habilement montée".

Lors de l'audience du 20 mai du conseil d'Etat, le rapporteur public avait pointé 184 suffrages irréguliers lors du scrutin, remporté par Gérard Larrat avec 56 voix d'écart par rapport au socialiste Jean-Claude Pérez. 84 étaient liés à des procurations, le reste résultant d'inscriptions irrégulières, parmi lesquelles 90 employés de la commune ou proches du maire sortant. 16 votes avaient déjà été déduits par le tribunal administratif.

Cinq jours après l'élection, le socialiste Jean-Claude Pérez avait déposé un recours en inversion de résultats auprès du tribunal administratif de Montpellier. Il contestait 600 suffrages, invoquant "des preuves tangibles" de fraude. Mais le tribunal administratif l'avait débouté une première fois le 23 septembre, confirmant l'élection de Gérard Larrat, en ramenant toutefois l'écart des voix à 40, sur plus de 20.000 suffrages exprimés. Le candidat socialiste avait alors annoncé son intention d'interjeter appel.

Jean-Claude Pérez s'est déclaré satisfait vendredi par la décisiondu Conseil d'Etat. "Depuis 15 mois, mon adversaire disait que j'étais un mauvais perdant. Cela fait 15 mois qu'il distillait l'idée selon laquelle il ne s'était rien passé à Carcassonne. Aujourd'hui, ce n'est plus moi qui suis dans l'affirmation, c'est le Conseil d'Etat qui est impitoyable", a expliqué le socialiste.

Les électeurs de Carcassonne retourneront aux urnes sous trois mois, conformément au Code électoral. Jean-Claude Pérez a d'ores et déjà annoncé son intention de se représenter mais avec une liste élargie pour que "cette terrible période prenne fin".