Journée de grèves et de manifestations jeudi dans la fonction publique mais aussi à la SNCF. Il s'agissait de défendre aussi bien les salaires, les retraites, que le service public et l'emploi. Plusieurs personnalités de gauche ou d'extrême-gauche participaient à la manifestation parisienne, notamment trois candidats à la présidentielle : Marie-George Buffet, Olivier Buffet et Arlette Laguiller. Les syndicats se sont félicités d'une mobilisation réussie. Selon eux, quelque 90.000 personnes ont défilé dans Paris, dont 40.000 pour les cheminots et entre 40.000 et 50.000 pour les fonctionnaires, en deux cortèges qui se sont rejoints avant de se disperser à hauteur du métro Sèvres-Babylone dans le 6e arrondissement. Mais selon la police, les cheminots, dont la manifestation était nationale, étaient au nombre de 15.000 et les fonctionnaires, dont la manifestation était locale, 8.000. Objectif de cette journée : obtenir l'ouverture de négociations immédiates sur les salaires et la grille de la fonction publique. La FSU, la principale fédération syndicale de l'Education nationale, menace d'ailleurs de poursuivre son action "si le gouvernement persistait dans son refus d'entendre, voire jouait la provocation". La fédération prévoit deux journées de concertation lundi et mardi "pour faire le point et débattre des suites". Pour sa part, l'Union générale des fédérations de fonctionnaires CGT (UGFF-CGT) déclare que "le gouvernement doit entendre les fonctionnaires et ouvrir des négociations immédiates pour satisfaire les revendications concernant la question salariale et une véritable refonte de la grille indiciaire de la fonction publique". La fédération des cheminots de la CGT appelle à des "initiatives locales" pour prolonger la journée de jeudi "notamment pour peser sur la table ronde sur les salaires prévue le 1er mars à la SNCF". "Le mouvement d'aujourd'hui crée une immense obligation morale pour la gauche", a estimé Jack Lang, conseiller spécial de Ségolène Royal pour la présidentielle et ancien ministre de l'Education nationale. "Nous avons le devoir d'entendre l'inquiétude et l'espérance des serviteurs de la République", a-t-il ajouté. "La candidate socialiste saura leur apporter pleine reconnaissance de leur dignité matérielle et morale."