Elle parle français, tchèque et anglais. Mais Alizée Poulicek, jeune étudiante de 20 ans en langues romanes, s'exprime avec difficulté en néerlandais. Cette Wallone a été élue ce week-end Miss Belgique. Une première depuis 2003. Mais loin d'être un facteur d'unité nationale, ses lacunes en néerlandais ont créé un nouveau scandale en Belgique depuis son élection. Dans un pays où les tensions entre Flamands et francophones sont déjà fortes.
Lors de la cérémonie à Anvers, Alizée Poulicek s'est attiré les foudres du public en avouant qu'elle ne comprenait pas une question posée en néerlandais. Elle a même été huée par une partie des 4.000 spectateurs. Mais tout cela n'a pas empêché son élection. Ce sont les journaux flamands qui ont relancé la polémique lundi en titrant comme dans Het Laatste Nieuws, "Miss Belgique ne parle pas le néerlandais" et en écrivant dans ses colonnes "Et ça, ça ne passe pas bien". Alizée Poulicek a promis de prendre de cours pour s'améliorer. Etre bilingue est un des critères pour être miss en Belgique.
Car le flamand est la langue maternelle de 60% des Belges. Le cas de cette Miss révèle surtout la profondeur de la scission entre francophones et Flamands. La Belgique se cherche un gouvernement effectif depuis les élections législatives du mois de juin dernier. Une des sources de désaccords entre les différentes composantes d'une possible coalition est la question de l'autonomie des différentes régions délimitées par le facteur de la langue dans le pays.