Medef : DGS renonce à son mandat de négociateur

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) s'est retiré des négociations avec les syndicats sur le marché du travail, a annoncé lundi le Medef dans un communiqué. Denis Gautier-Sauvagnac (DGS) est depuis plusieurs semaines au coeur d'une affaire de retraits suspects sur les comptes de l'UIMM. Le montant des espèces retirées entre 2000 et 2007 sur plusieurs comptes par son président se monte désormais entre 15 et 20 millions d'euros.

Denis Gautier-Sauvagnac prend les devants. De plus en plus de voix s'élevaient au sein du conseil exécutif du Medef pour demander qu'il quitte son poste de chef de file du patronat dans les négociations sur le marché du travail qui se déroulent actuellement chaque semaine avec les syndicats. Le président de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie a proposé "au cours de la réunion du conseil exécutif du Medef du 15 octobre 2007 de se mettre en retrait de la négociation sur la modernisation du marché du travail", a indiqué le mouvement patronal lundi dans un communiqué. La présidente du Medef, Laurence Parisot, "désignera dans les tout prochains jours, parmi l'équipe actuelle de négociateurs, le prochain chef de file". Responsable de premier plan du Medef, Denis Gautier-Sauvagnac (DGS) continue toutefois "de présider la commission Relations du travail et politiques de l'emploi" et de participer aux travaux du conseil exécutif de l'organisation.

Les révélations se sont multipliées ces derniers jours dans l'affaire Denis Gautier-Sauvagnac. Le président de l'UIMM est visé depuis fin septembre par une enquête sur des retraits suspects de grosses sommes en liquide. Outre les retraits effectués sur trois comptes à la BNP, les enquêteurs viennent de trouver la trace de nouveaux retraits effectués sur un compte à la banque Martin-Maurel, qui pourraient porter le montant total des sommes retirées à environ 20 millions d'euros. Par ailleurs, deux millions d'euros en liquide ont été saisis vendredi dans un coffre de l'UIMM, sur les indications de cette dernière. L'enquête vise notamment à déterminer si cet argent a eu une destination illégale, relevant d'un "abus de confiance", ce que M. Gautier-Sauvagnac rejette. Des enquêteurs de la brigade financière ont laissé entendre qu'une partie de cette somme aurait pu alimenter les syndicats, ce que les intéressés nient farouchement.

Les retraits en liquide ont toujours existé et n'ont rien d'occulte, a pour sa part affirmé le prédécesseur de Denis Gautier-Sauvagnac à la tête de l'UIMM, Daniel Dewavrin, dans Le Monde. "On peut penser qu'autrefois, c'était même beaucoup plus". Et Daniel Dewavrin d'ajouter que cet argent sert, en général, à "fluidifier les relations sociales" mais "dans le respect de l'objet social" de l'organisation patronale.