Matignon se sépare d'une partie de sa cave

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avec AFP

Après l'Elysée en mai, Matignon vend une partie de sa cave aux enchères vendredi, notamment des vins devenus "trop chers pour être mis sur les tables", explique le chef de cave Claude Bluzet, qui a un budget en baisse, comme ses collègues dans d'autres caves de la République.

Claude Bluzet a sélectionné pour la vente des bouteilles "isolées" ou "en petites séries", qui ne peuvent donc être servies quand il y a de nombreux convives. Il vend aussi "des bouteilles trop chères pour être mises sur les tables", deux arguments déjà mis en avant par l'Elysée en mai. En poste depuis 25 ans, Claude Bluzet affirme qu'il ne sert plus et n'achète plus ces crus exceptionnels qui font rêver dans le monde entier. "Il n'y a jamais eu de Petrus servi à Matignon. Et la seule bouteille de Romanée Conti, je l'ai achetée en 2006, et elle est mise en vente".

"Le budget alloué par Matignon (à sa cave, ndlr) est en baisse régulière depuis longtemps", confie-t-il, sans toutefois préciser son montant. La chef sommelière de l'Elysée Virginie Routis avait indiqué en mai que le palais présidentiel consacrait environ 150.000 euros à sa cave par an. "J'achète des 2ème ou 3ème cru. Pas seulement Bordeaux et Bourgogne, des vins de Jura, de Provence etc. La grande majorité des vins qu'on fait en France sont bons", vante Claude Bluzet. La cave reste "à 100% française".
"Pour des chefs d'Etat et de gouvernement, on met les vins les plus chics", explique-t-il.

Quand l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin avait reçu Elizabeth II en 2004, il avait servi du vin blanc de Loire "à une quinzaine d'euros", puis un Saint-Estèphe, "un Cos d'Estournel à une cinquantaine d'euros".  "Les vignerons nous font des prix intéressants. Ils ont tout intérêt à avoir leurs vins sur nos tables". Le chef de cave ne se refuse pas à servir des vins à 4 ou 5 euros, pour des déjeuners de cabinet.