Mariage gay : la nuit a été (encore) agitée

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et Fabienne Cosnay , modifié à
L’ESSENTIEL - Nouveau clash, l'article 4 toujours pas adopté, Europe1.fr vous résume la journée. 

Les jours se suivent et se ressemblent au palais Bourbon. Mercredi, les députés se sont ainsi retrouvés dans l’Hémicycle pour le 10e jour de débat sur le projet de loi de mariage pour tous. Comme mardi, comme lundi, et comme les jours précédents, l’UMP a usé de toutes les possibilités pour retarder l’avancée des discussions.

# La question du jour : les députés UMP sont-ils machos ?

La nuit a encore été agitée à l'Assemblée. Laurence Dumont, qui remplaçait au perchoir le président Claude Bartolone, a subi les foudres de l'opposition. Les députés UMP se sont levés pour protester quand celle-ci a coupé la parole à leur chef de file, Christian Jacob, et a fait procéder à un vote sur un des innombrables amendements de l'opposition. "Bartolone !, Bartolone !", ont alors scandé les parlementaires UMP pour réclamer le retour du président de l'Assemblée.  "Assis ! Assis !" ont rétorqué les députés PS, pendant que les huissiers se levaient autour de la tribune présidentielle pour prévenir tout éventuel contact physique entre les députés. La séance a alors été suspendue pendant cinq minutes, mais les affrontements verbaux ont continué dans l'Hémicycle pendant la suspension de séance. "Machos ! Machos !" ont crié les députés socialistes pour dénoncer l'attitude de la droite.

# Le raté du jour : l'article 4 attendra (encore)

L'Assemblée nationale s'est séparée jeudi, peu avant 4h du matin, sans avoir voté l'article 4 du projet de loi sur le mariage homosexuel, qui prévoit que dans le Code civil les termes de "père" et "mère" doivent être compris comme celui de "parents" en cas d'un couple homosexuel. La majorité avait pourtant décidé, vers 1h30 du matin, de prolonger une fois de plus de nuit la séance, dans l'espoir d'adopter cet article. C'est raté.

# Le lapsus du jour à... Erwann Binet

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Une nouvelle fois, il n’est pas épargné par l’opposition, qui ne lui laisse rien passer. Jeune député, Erwann Binet, comme Christiane Taubira mardi prise d’un fou rire, connaît parfois quelques ratés, comme cette réponse à un amendement déposé par un élu UMP : "avis défavorable de la Constitution".

# La phrase du jour : la palme à Christian Assaf

Mercredi dernier, le socialiste Christian Assaf s’était déjà fait remarquer avec un rappel historique de la Seconde guerre mondiale, lançant à la tribune que "le temps du triangle rose est terminé". Une semaine plus tard, il s’attire une nouvelle fois les foudres de l’opposition : "vous répondez à des articles balais par des amendements poubelles, nous les rejetons".

# Le tacle du jour : Ollier vs Urvoas

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Fréquemment tancé par les élus de l’opposition pour son silence présumé, Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des lois, prend la parole, rappelant notamment qu’il a toujours été en faveur du mariage pour tous, comme en témoigne sa profession de foi publiée lors des dernières élections législatives. Quelques minutes plus tard, le député UMP Patrick Ollier s'empare du micro et brandit la profession de foi en question. "Il n’y a rien dedans", s’exclame-t-il devant une opposition qui jubile. "Pas un mot non plus dans la profession d’Erwann Binet", enchaîne Hervé Mariton. Plus tard encore, c’est Marie-Anne Chapdelaine, élue bretonne, qui est pointée du doigt : pas une seule allusion au mariage pour tous dans votre profession de foi !

# La polémique du jour : la confidentialité du rapport du conseil d'Etat

Mardi déjà, les élus UMP s’étaient émus de voir un député socialiste citer l’avis du conseil d’Etat sur ce projet de loi. Mercredi, ils ont harcelé la majorité pour savoir pourquoi eux n’y avaient pas accès. "Il est important que cet avis soit communiqué à tous les parlementaires", a lancé Philippe Meunier. "Vous aviez connaissance de l'avis du CE qui vous mettait en garde contre l'article-balai. Pourquoi l'avoir caché?", a conclu Hervé Mariton. "J’entends parler de transparence, mais en quoi celle-ci vous autorise-t-elle à ne pas respecter la confidentialité d’un rapport du Conseil d’État ? Ou alors, au nom de la transparence, pourquoi ne pas lever le secret-défense ou supprimer le secret de l’instruction ?", a répondu Christiane Taubira.