Mariage gay : "la droite la plus inutile du monde"

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EN DIRECT - Les députés se retrouvent pour un dixième jour de débats.

C’est reparti pour un tour ! Mercredi, les parlementaires se retrouvent une dixième fois pour avancer sur le projet de loi sur le mariage pour tous. La majorité espérait en finir jeudi. "Mais on sera content si on finit vendredi", admet un député à Europe1.fr. Il faut dire que les amendements de l’opposition restant à examiner sont encore très nombreux….

22h. Une socialiste à la rescousse de... l'UMP. Après Chevènement et Agacinski, Marc Le Fur s'est appuyé sur le scepticisme de Georgina Dufoix, ministre de Mitterrand, pour démontrer que même des socialistes sont opposés au mariage pour tous. Ce qui fait beaucoup rire l'élu écologiste Sergio Coronado :

21h30. Les débats s'enlisent. Après une pause pour se restaurer, les députés sont de retour dans l'hémicycle. A l'étude, toujours et encore, l’article 4 du projet de loi qui correspond à l’amendement-balai adopté par la commission des lois afin d’éviter de substituer dans le Code civil aux mots "père" et "mère" le terme, non sexué, de "parents". Une discussion qui dure depuis des heures et des heures, avec des députés de l'opposition qui défendent chacun leurs tours des amendements quasi-identiques.

20h. "La droite la plus inutile du monde". Invité à commenter le débat sur le mariage pour tous sur BFMTV, Harlem Désir, que l’on a connu plus mesuré, a estimé que la droite française est "la plus inutile du monde, la plus réactionnaire" car "elle fait des invectives, elle ne fait aucune proposition". "Il y a une opposition qui malheureusement s'est laissée aller à un certain nombre de dérapages. (...) Je demande à l'UMP jusqu'au bout de ce débat d'essayer de revenir à la dignité et de cesser avec les invectives et les polémiques inutiles", a-t-il dit.

MIchel Rocard

19h15. "le Pacs aurait pu suffire". Dans un entretien à l'hebdomadaire Valeurs actuelles de jeudi, l’ancien Premier ministre Michel Rocard se déclare favorable au mariage homosexuel, même si "le Pacs aurait pu suffire", mais contre l'adoption par les couples du même sexe. Le socialiste va même un peu loin : "j'en veux un peu aux communautés homosexuelles de ne pas s'être contentées du Pacs et d'avoir poussé leur revendication jusqu'à des symboles, recherchant un peu une revanche ou la victoire sur les hétéros pour gommer un long passé. La communauté homosexuelle a tort de pousser jusqu'aux symboles qui appartiennent objectivement aux hétéros à raison de ce qu'ils sont", a-t-il déclaré.

18h45. "Il n’y a rien dedans !" Lors de sa précédente - et unique - prise de parole, Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des mois, a assuré que lors de son élection en tant que député, la proposition de mariage pour tous figurait dans son profession de foi. Quelques minutes plus tard, le député UMP Patrick Ollier prend la parole et brandit la profession de foi en question. "Il n’y a rien dedans", s’exclame-t-il devant une opposition qui jubile. "Pas un mot non plus dans la profession d’Erwan Binet", a enchaîné Hervé Mariton.

18h15. "Je ne suis pas silencieux, je suis stoïque". Jean-Jacques Urvoas est fréquemment tancé par les élus de l’opposition pour son silence présumé. Mercredi, le président de la commission des lois a donc pris la parole, notamment pour répondre à Christian Jacob, qui lui réclame la publication de l’avis du conseil d’Etat. "Je ne suis pas silencieux, je suis stoïque. Je me suis fixé pour règle de ne parler que pour contribuer à l'ordre législatif", a-t-il commencé, sous les applaudissements de la majorité.

Jean-Jacques Urvoas, député PS du Finistère 930X620

"Depuis la loi de 1978, les documents du conseil d’Etat n’ont pas vocation a être public. Ils sont à la discrétion du gouvernement. La précédente majorité, Rachida Dati et Roger Karoutchi en tête, s’était opposée à un amendement permettant de revenir sur cette confidentialité lors de la révision constitutionnelle. Vous avez le droit d’avoir changé d’avis…", a-t-il lancé, avant de conclure, plein d'emphase : "votre cœur bat pour le code civil. Le mien bat pour l'égalité des droits".

17h45. Quid de l'avis du conseil d'Etat? Alors que les députés UMP n’ont eu de cesse, mardi, de critiquer le fait que le gouvernement ne dévoile pas l’avis du conseil d’Etat, le député Le Fur cite mercredi…l'avis du Conseil d'Etat, qui, selon lui, condamnerait la méthode adoptée par la commission concernant l'amendement-balai. "Il est important que cet avis soit communiqué à tous les parlementaires", a enchainé son collègue Philippe Meunier. "Vous aviez connaissance de l'avis du CE qui vous mettait en garde contre l'article-balai. Pourquoi l'avoir caché?", a conclu Hervé Mariton.

17h30. Boutin raillée. Comme mardi, Christine Boutin, farouche opposante au texte, est présente pour assister au débat.

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17h : un "dérapage homophobe". Invité à réagir sur un des énièmes amendements défendus par l’UMP, Erwann Binet, rapporteur socialiste du texte, s’est fendu d’une remarque à l’attention de ses collègues de l’opposition : "si deux voisins s'installent à coté de chez vous et qu'ils sont homos, cela ne va pas vicier votre air".  Dominique Tian, élu UMP, évoque alors un "dérapage homophobe" et estime que cela est passible du pénal. Marc Le Fur, prenant la parole à sa suite, fait ensuite preuve d'une bonne dose de mauvaise foi en assurant, outré, que le rapporteur du texte "dit qu'on sent mauvais. Je veux des excuses Mr le Président".

16h45 : Impatience et lassitude. Comme toute la journée de mardi, les députés UMP multiplient les amendements sur l’article 4 du projet de loi, ce qui commence à en agacer certains dans les rangs de la majorité, comme Véronique Massoneau, élue écologiste de la Vienne :

Une obstruction parlementaire assumé par Lionel Tardy, député UMP : "on est ds notre rôle (...) le but est de faire en sorte que les débats trainent"

Contrairement à mardi, les parlementaires ont profité des questions d'actualité pour parler d'autres choses que du mariage pour tous. Mais dans quelques minutes, le débat va reprendre...

15h45. Les Français pas très à l’aise avec l’homosexualité. Selon un sondage Ifop pour Femme Actuelle paru mercredi, un couple formé de deux hommes met 43% des personnes interrogées "mal à l'aise" et un couple de deux femmes fait de même pour 41% des sondés. Les hommes sont plus souvent que les femmes "mal à l'aise" avec l'homosexualité masculine: 48% d'entre eux répondant "oui" contre 38% des femmes.

15h30. Les twittos résistent. Les élus de l'UMP en ont assez de voir leurs homologues de la majorité gazouiller en séance, et ils entendent encadrer les pratiques numériques. "Le temps que les députés consacrent dans une démarche à la fois chahuteuse et un brin narcissique à tweeter dans l'hémicycle (...) c'est autant de temps qu'ils ne consacrent pas au débat", a ainsi lancé Hervé Mariton. Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, a d'ores et déjà prévenu qu'il ne couperait pas la Wifi dans l'hémicycle car "les méthodes de communication électronique font partie de la vie".

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15h20. La Russie s’inquiète pour ses enfants. Les évolutions législatives en France et en Grande-Bretagne effraient le Kremlin. "Les Parlements britannique et français ont légalisé le mariage homosexuel. Cela réduit les possibilités pour les citoyens de ces pays d'adopter des enfants russes", a ainsi écrit sur son compte Twitter Konstantin Dolgov, représentant pour les droits de l'homme du ministère russe des Affaires étrangères. A noter que qu’en Russie, l'homosexualité a été considérée comme un crime jusqu'en 1993, et comme une maladie mentale jusqu'en 1999.

15h10. Des joueurs de Scrabble qui s’assument. Mis en accusation, mardi, par l’opposition pour avoir joué au Scrabble en séance, Jérôme Guedj et Thomas Thévenoux, deux députés socialistes, se sont expliqués. "Je confirme, avec Jérôme on joue en réseau pour activer nos neurones" s’est amusé Thomas Thévenoud, fier de lui : "quand on fait un Scrabble avec 102 points à deux heures du matin je ne dis pas qu’on est fier mais.." "Il fait le mariolle" l’interrompt le député de l’Essonne, tout sourire.

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Après une nouvelle journée marathon mardi, les parlementaires se retrouvent pour une dixième journée de débats sur le mariage pour tous. Et si des questions au gouvernement sont prévues, nul doute que, comme mardi, l'essentiel d'entre elles porteront une nouvelle fois sur le mariage homosexuel.

14h45. Les antis dans la rue. Dans la matinée, Frigide Barjot, pasionaria des antis mariage pour tous, et ses troupes ont manifesté devant l’Assemblée nationale.