Mariage gay : ce qu’il ne fallait pas rater

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L’ESSENTIEL - NKM s’abstiendrait, Twitter indispensable : Europe1.fr résume les débats de lundi.

Les zigzags du gouvernement à propos de l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) vont continuer cette semaine à parasiter les débats agités sur le mariage homosexuel à l'Assemblée nationale, qui se sont aussi focalisés lundi sur la transmission du nom des enfants. Rendez-vous sur Europe1.fr mardi matin pour le compte-rendu des échanges.

# Le sujet du jour

La nuit ne leur a pas suffi. Après en avoir parlé des heures et des heures entre dimanche et lundi, les parlementaires ont de nouveau examiné sous toutes les coutures les articles deux et trois du projet de loi, qui évoquent les conséquences de l'ouverture de l'adoption sur la transmission du nom de famille. Le texte prévoit qu'en cas de désaccord ou de non choix des parents, l'enfant se voit attribuer les patronymes de chacun d'eux. L'opposition dénonce cette mesure, qui, affirme-t-elle, risque d'accélérer le dépérissement du nom du père.

>> A LIRE AUSSI : UMP, au nom (de famille) du père

# Le clash du jour 

Après les triangles roses, les triangles noirs. Trois jours après le socialiste Christian Assaf, c'est l'UMP Elie Aboud qui a créé la polémique dans l'Hémicycle en évoquant ces symboles utilisés par les nazis. "Il y a un pédopsychiatre qui est reconnu, et on peut pas le soupçonner de consanguinité politique avec nous, qui alerte toute la société. Vous savez madame la garde des Sceaux, ce n'est pas du triangle rose qu'il parle, mais d'un triangle noir, avec inscription SOS Danger", a lancé le député de l'Hérault.

Elie Aboud évoque le "triangle noir" à l...par LeLab_E1

Apostrophée, Christiane Taubira a répondu avec virulence. "Je trouve juste inqualifiable de faire un mot d'esprit sur une expression pareille. Vous dites, "ce ne sera pas le triangle rose", et vous ajoutez "ce sera le triangle noir". Je veux juste croire que c'est fortuit, c'est inqualifiable", s'est emportée la ministre de la Justice.

Christiane Taubira répond à Elie Aboud sur le...par LeLab_E1

L'échange a été suivi d'une suspension de séance de près de quinze minutes.

# Le vote du jour

Jean-Jacques Urvoas, député PS du Finistère 930X620

Les parlementaires en auraient-ils marre de passer jours et nuits dans l’Hémicycle ? Lundi, les députés de la majorité ont en tout cas tout fait pour en finir un peu plus tôt que prévu. À l'initiative du président de la commission des Lois Jean-Jacques Urvoas (PS), ils ont ainsi voté pour écourter la discussion sur un article du projet de loi sur le mariage homosexuel et passer à l'examen des amendements. L'opposition, qui avait inscrit 40 orateurs pour discuter de la mesure concernant le nom des enfants adoptés, a vivement protesté contre cette décision (dite de "clôture"), par la voix de l'ancien président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP).

# L’info du jour… qui ne changera rien

Franck Riester et Benoist Apparu doivent se sentir (un peu) moins isolés. Les deux députés UMP sont toujours les seuls, au sein du principal parti d’opposition, à avoir annoncé ouvertement qu’ils voteraient en faveur de la loi sur le mariage pour tous. Mais un cadre du mouvement a fait un pas en leur direction en annonçant qu’elle s’abstiendrait de voter. Dans un entretien à paraître sur le site internet de Libération, Nathalie Kosciusko-Morizet explique que "ce n'est pas un refus de choisir, mais une abstention militante et engagée. A la fois mon accord pour l'union de deux personnes du même sexe, et ma détermination contre la porte ouverte à la GPA (gestation pour autrui) et la PMA (procréation médicalement assistée)". La députée de l'Essonne estime encore que "la reconnaissance doit être identique pour les couples homosexuels et hétérosexuels. S'il ne s'était agi que de cela, j'aurais d'ailleurs voté oui. Mais le gouvernement a volontairement pollué le débat avec la GPA".

 Une décision qui n’a pas laissé insensible le député écologiste Serge Coronado :

# L’accrochage du jour

Yann Galut

Lundi, certains députés ont réclamé une réflexion collective sur l’utilisation des réseaux sociaux par les représentants politiques. Les élus de l’opposition, sevrés de temps de parole pour ne pas allonger encore un peu plus les débats, ont trouvé, il est vrai, en Twitter un moyen idéal de faire passer leur message en direct. Vendredi, une séance avait même été suspendue à la demande de Christian Jacob, président du groupe UMP, suite aux messages du député écologiste Sergio Coronado. Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, a rappelé de son côté "qu’un groupe de travail a été mis en place "pour s’interroger sur toute les habitudes de travail de l’Assemblée". Et il va avoir du boulot, comme en témoigne cet échange numérique entre deux élus.