Manuel Valls : le FN, "un véritable danger"

Manuel Valls répond aux questions de Jean-Pierre Elkabbach, lundi matin, à 8h15, sur Europe 1.
Manuel Valls répond aux questions de Jean-Pierre Elkabbach, lundi matin, à 8h15, sur Europe 1. © Europe 1
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Louis Hausalter , modifié à
L'ESSENTIEL - Le Premier ministre estime que "le 'ni-ni' (de l'UMP) n'est pas une position responsable". 

Au lendemain de la victoire du Parti socialiste face au Front national, au second tour de l'élection législative partielle du Doubs, Manuel Valls a répondu aux questions de Jean-Pierre Elkabbach, lundi matin sur Europe 1.

Le FN "représente un véritable danger". Après la victoire très serrée du PS sur le FN dans le Doubs, Manuel Valls a repris les termes du candidat socialiste victorieux, affirmant "qu'il ne fallait pas pavoiser". "Je reste très lucide sur l'état de la France, sur la crise de confiance que connaît notre pays et sur le danger que représente le Front national", a affirmé le Premier ministre.

"Il y a quelques mois, j'avais dit moi-même que le Front national était aux portes du pouvoir, on me l'avait d'ailleurs reproché", a rappelé Manuel Valls. "Il représente un véritable danger, surtout quand, en face, la digue n'est pas suffisamment solide pour contenir une formation politique qui n'épouse pas les valeurs de la République". Manuel Valls a appelé à "persévérer pour apporter des réponses concrètes, pour obtenir des résultats face aux inquiétudes, aux attentes, aux angoisses de nos compatriotes".

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Entre l'UMP et le FN, "je n'hésiterai jamais". Manuel Valls a également taclé l'UMP, qui a adopté le "ni-ni" après l'élimination de son candidat dans le Doubs. "Quand on est un grand parti qui a gouverné et qui vise à gouverner, on prend ses responsabilités", a expliqué le Premier ministre. "Si dans l'avenir, comme ça a été le cas en 2002, pour une élection locale ou nationale, j'ai à choisir entre un candidat de l'UMP et un candidat du Front national, je n'hésiterai jamais, pas une seconde", a poursuivi le locataire de Matignon, pour qui "le 'ni-ni' n'est pas une position responsable". "Quand il s'agit des valeurs de la République, on ne transige pas", a-t-il ajouté.

L'importance des "valeurs". "Dans le débat politique, on nous explique que les valeurs, ce n'est pas l'essentiel et qu'il faut uniquement répondre sur le chômage et l'insécurité, c'est vrai", a concédé Manuel Valls. Toutefois, "pendant des années, nous avons laissé la nation, la patrie, la laïcité, la République à d'autres, à la droite extrême et à l'extrême droite", a estimé le Premier ministre. "Le camp républicain et notamment la gauche n'a pas suffisamment brandi ces thèmes", qui sont "aussi une réponse à la crise d'identité et à la crise de confiance que traverse notre pays", a-t-il ajouté.

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80 résidents en France tués au djihad. Interrogé sur les filières djihadistes, Manuel Valls a donné plusieurs chiffres sur l'ampleur du phénomène en France. "Ce sont près de 1.400 personnes qui ont été identifiées, Français ou résidents, comme étant en relation avec ces filières", a-t-il expliqué. "Environ 750 y séjournent ou ont séjourné. 410 seraient aujourd'hui sur place, 260 repartis et 80 Français ou résidents en France ont été tués sur place", a-t-il poursuivi, soulignant que ce phénomène "n'est pas propre à la France".

"Cette guerre, d'une certaine manière, nous la menons dans notre pays puisqu'elle nous a été déclarée", a poursuivi Manuel Valls, ajoutant : "c'est la mobilisation des forces de l'ordre, des militaires qui seront toujours présents sur le terrain pour protéger les mosquées, les synagogues et institutions juives et les espaces publics, mais nous devons aussi la mener par une mobilisation de notre société et par les familles, parce qu'on ne peut pas accepter que ces radicalisations en prison ou ailleurs continuent de se propager".

Economie : "continuer à mettre le paquet". Interrogé sur les signes de reprise économique, Manuel Valls s'en est félicité, tout en restant prudent. "Je crois que nous sommes en train de réussir notre pari, mais il ne faut pas lâcher cette volonté de réformer, de soutenir nos entreprises", a lancé Manuel Valls. "Nous devons continuer à mettre le paquet et à soutenir notre économie".

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>> L'interview de Manuel Valls en intégralité :