MAM sonne la mobilisation contre les violences urbaines

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Michèle Alliot-Marie a annoncé jeudi la création d'une "cellule de coordination" des préfets d'Ile-de-France pour mieux analyser les violences urbaines liées aux bandes. C'est la réponse de l'Etat aux bagarres entre deux bandes rivales qui ont eu lieu à Paris ces derniers jours, à proximité de la gare du Nord. La justice a promis de sévir. Les éducateurs dénoncent eux d'éventuelles peines de prison contre-productives.

Un "phénomène nouveau" dans la capitale... Paris était relativement épargnée jusque-là par les violences urbaines liées aux bandes rivales indique la police. Pour la troisième fois en une semaine, des incidents sont survenus dimanche à proximité de la gare du Nord. Pour lutter contre ces violences entre bandes rivales en centre-ville, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie a annoncé ce jeudi la création d'une "cellule de coordination" qui réunira les préfets d'Ile-de-France. Cette structure aura pour mission première de mieux analyser l'évolution de la violences des bandes. Elle devrait se réunir une fois par mois. Plusieurs syndicats de police avaient dénoncé un "manque de coopération policière" et "d'anticipation" de ce phénomène. Ils ont plaidé pour que le préfet de police de Paris ait une plus large compétence sur la région, ce qui n'est pas le cas actuellement. Le procureur général de Paris a d'ores et déjà annoncé "une réponse pénale plus ferme". Pour M. Le Mesle, les sanctions seront "non seulement plus lourdes, mais elles devront être aussi immédiates que possibles. La circonstance aggravante de réunion sera systématiquement retenue. Les procureurs devront utiliser, le plus souvent possible, les qualifications les plus sévères : bande organisée, guet-apens, embuscade ou encore attroupement armé". Mercredi soir, deux jeunes gens de 18 et 19 ans ont été placés en détention provisoire par le tribunal correctionnel de Paris dans l'attente de leur procès pour leur implication présumée dans la bagarre qui a opposé deux groupes dimanche près de la Gare du Nord. Ils devaient être jugés en comparution immédiate mais l'affaire a été renvoyée au mois d'octobre par le tribunal. Pour le premier syndicat d'éducateurs, cette sévérité représente "encore une fois une solution très répressive qui ne va pas être efficace". "Ce n'est pas comme cela qu'on résout les choses... Cela répond à un problème d'ordre public, mais pas à celui de ces mineurs. Et ils recommenceront donc ailleurs", a expliqué une de ces éducatrices. Pour le Parti socialiste, par la voix de Claude Bartolone, le gouvernement n'est "sensibilisé" au problème des bandes que depuis qu'il "s'installe dans les lieux symboliques de la capitale". Pour le député socialiste de Seine-Saint-Denis, "le phénomène des bandes n'est pas nouveau. Il touchait les habitants des quartiers ou des départements populaires. La seule nouvelle information, c'est qu'il vienne s'installer sur des lieux symboliques de Paris".