Les vœux "sous contrôle" de Sarkozy

Le chef de l'Etat s'est adressé pendant deux heures à quelque 300 journalistes.
Le chef de l'Etat s'est adressé pendant deux heures à quelque 300 journalistes. © Reuters
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Caroline Vigoureux , modifié à
Le chef de l’Etat n'est pas sorti du cadre qu'il s'était fixé : la politique internationale.

Pendant deux heures, Nicolas Sarkozy était seul, derrière son pupitre. Deux heures durant lesquelles le chef de l’Etat a voulu montrer une nouvelle facette du style présidentiel, face à 300 journalistes réunis lundi matin à l’Elysée pour ses vœux à la presse.

Loin des polémiques

D’abord, le président s’est livré à un exposé, parfois un peu technique, des priorités du G8 et du G20, dont la France a pris cette année la présidence. Le locataire de l’Elysée a ainsi fixé la feuille de route pour les douze prochains mois.

Ainsi, le chef de l’Etat n’est pas sorti du cadre qu’il s’était fixé, celui de la politique international. Pas de déclaration donc sur la politique intérieure de la France. S’il a fait son mea culpa concernant la Tunisie, le président a pris le soin de se montrer humble face à la polémique qui touche sa ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, pour des propos controversés tenus la semaine dernière à l’Assemblée nationale.Le 11 janvier, la chef de la diplomatie française, avait déploré les violences en Tunisie et proposé au régime de l'ex-président Zine el Abidine Ben Ali la coopération de la France en matière de sécurité et de maintien de l'ordre.

Quant aux compétences de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI, Nicolas Sarkozy a habilement rappelé que c’est lui-même qui était à l’origine de la nomination du leader socialiste à Washington.

"On l'a senti mal à l'aise"

Mais pour Martine Aubry, cette "réserve" du président traduit un certain mal être : "Le président a très bien expliqué les problèmes du monde mais il n'a pas été rassurant, il n'a pas donné l'impression qu'en étant le président du G20 il allait enfin pouvoir réguler la finance", a estimé la première secrétaire du PS. "On l'a senti mal à l'aise. La France est présidente du G20 (...) Il faut mettre tout dans la bataille et ne pas y aller à reculons, c'est un peu l'impression qu'il a donné ce matin", a encore raillé la patronne socialiste.

L'exercice présidentiel semblait en tout cas réglé dans les moindres détails avec, en toile de fond, le slogan "Nouveau monde, nouvelles idées". Dans les éditions précédentes, le ton était plus léger. En 2008, à cette même occasion, le président avait lancé : "Entre Carla et moi, c’est du sérieux !".