Les spams, la pollution qui pourrait tuer internet

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
C'est le "Al Gore de la pollution sur internet". Le créateur de start-up américain Jason Calacanis est intervenu au Web 3 mercredi à Paris pour lancer un véritable appel à la responsabilité des administrateurs de sites pour mieux contrôler leurs utilisateurs et ainsi limiter la production de spams. Selon lui, c'est l'avenir même d'internet qui est en jeu.

La comparaison avec l'environnement est évidente : « nous avons un écosystème, nous devons le protéger ». Devant les participants du Web 3, l'un des plus importants créateurs aux Etats-Unis, passé par Netscape avant de lancer un moteur de recherches "humain" baptisé Mahalo, a lancé un véritable SOS. "Nous avons laissé des sites être détruits par les spams. Comme la porte est ouverte, la possibilité d'être pollué est grande", a expliqué Jason Calacanis. Pour lui, lutter contre les courriers poubelles est plus qu'une nécessité, c'est la survie même d'internet qui en dépend.
A la question "qui utilise Usenet (un système de forums de discussion) aujourd'hui ?", seules quelques mains se lèvent dans l'assemblée. A la question "qui utilisait Usenet il y a dix ans ?", les trois quarts de l'assemblée lèvent cette fois les bras. Pour Jason Calacanis, c'est la preuve que les spams font plus que polluer et gêner les utilisateurs. Ils sont un facteur de destruction à part entière. Et s'ils peuvent détruire un site, ils peuvent détruire tout internet. Car pages web à l'appui, Jason Calacanis montre que certains espaces du web que l'on croyait préservés des spams sont aujourd'hui à leur tour pollués : les moteurs de recherche, Google en tête, par des fausses pages de publicité mais aussi les blogs.
C'est même l'esprit même d'internet qui est en jeu dans ce débat, pour Jason Calacanis. "Les spams relèvent de comportement égoïste, internet c'est au contraire l'esprit de communauté qui doit prendre le dessus sur tout ce qui est individuel", explique le créateur de start-up. Et s'il n'est pas prêt à sacrifier le second principe fondateur d'internet, c'est-à-dire la liberté, il plaide pour un contrôle en tout cas renforcé. Ses exemples, une évolution de Wikipedia ou un concurrent de Facebook qui exigent de leurs participants de s'identifier très précisément, en donnant dans certains cas leur vrai nom voire un numéro de carte bancaire.
La solution pour mieux lutter contre les spams, c'est aussi d'anticiper, selon Jason Calacanis. La mise en place d'un service pour lutter contre les courriers poubelles doit être pensée dès le lancement de nouveaux sites d'après Jason Calacanis. Dans sa ligne de mire se trouvent en particulier les contributions anonymes que les administrateurs de site doivent modérer. Sans avoir peur de perdre de l'audience, répète le créateur de start-up.

Fannie Rascle, envoyée spéciale au Web 3