Les négociations encore dans l'impasse sur le Port autonome de Marseille

  • Copié
Administrator User , modifié à
Seize jours de grève et toujours pas de sortie de crise au Port autonome de Marseille (PAM). Les négociations destinées à débloquer les terminaux pétroliers de Fos-Lavéra ont échoué. Syndicats et direction n'ont pas réussi à s'accorder jeudi, et ce, malgré une réunion qui a duré dix heures. Deux protocoles d'accord ont déjà été rejetés par vote au sein des agents du PAM. Une nouvelle réunion est prévue vendredi à 15 heures.

"C'est une sorte d'impasse mais le dialogue n'est pas rompu", a déclaré le préfet des Bouches-du-Rhône, Christian Frémont. "Nous sommes condamnés à trouver une solution". Toujours aucune avancée donc pour sortir de la crise au Port autonome de Marseille : les agents portuaires et la direction n'arrivent pas à s'entendre, malgré dix heures de négociations jeudi à la préfecture. Les grévistes réclament le recours à un personnel portuaire pour le branchement et le débranchement des méthaniers sur le terminal de GDF, qui doit entrer en service en 2008. Ils ont proposé l'emploi d'un "personnel mixte" pour assurer ces opérations, mais GDF refuse cette option, invoquant des raisons de sécurité. Jeudi, la direction de Gaz de France a proposé de créer cinq emplois qui seraient affectés à la sécurité autour du terminal méthanier mais pas directement aux opérations de branchement. La CGT a rejeté cette proposition. Conséquence : la grève continue. Deux protocoles d'accord ont déjà été rejetés par vote au sein des agents du PAM. Une nouvelle réunion entre les syndicats, la direction du PAM et les représentants de GDF a été convoquée vendredi après-midi à la préfecture à 15 heures.Au total, ce sont 58 navires, dont 33 pétroliers, qui attendent sur rade la fin du mouvement. Un mouvement qui menace à terme l'approvisionnement d'une partie des stations-service, notamment dans l'Est de la France. Selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip), la grève coûte environ un million d'euros par jour aux compagnies pétrolières, une facture qui pourrait monter à deux millions si les raffineries s'arrêtaient. Outre les quatre raffineries situées sur le pourtour de l'étang de Berre, celles de Feyzin, dans le Rhône, de Reichstett, en Alsace, et de Cressier, en Suisse, sont totalement dépendantes du PAM pour leur approvisionnement. La raffinerie de Karlsruhe, en Allemagne, l'est pour moitié.Le PAM est le troisième port mondial pour les hydrocarbures après Rotterdam (Pays-Bas) et Houston (Texas), avec un trafic de 64,2 millions de tonnes en 2006. Il emploie 1.501 salariés, dont 228 sont affectés au secteur pétrolier. En 2005, un conflit des agents du port avait duré 13 jours et déjà mis en péril le fonctionnement des raffineries du complexe pétrochimique de l'étang de Berre, qui avaient dû puiser dans les stocks stratégiques pour éviter une rupture des activités.