Les marins britanniques de retour au pays

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Administrator User , modifié à
Les 15 marins britanniques, capturés le 23 mars par les Iraniens dans le nord du Golfe et libérés mercredi par Téhéran, ont atterri jeudi midi à l'aéroport de Londres-Heathrow. Ils ont évoqué une "captivité difficile".

Partis jeudi matin de Téhéran à bord du vol BA6634 de la compagnie British Mediterranean Airways, les 15 membres de la Royal Navy libérés par l'Iran après 13 jours de captivité ont regagné sans encombre la Grande-Bretagne, où ils ont aussitôt pris le chemin d'une base militaire du Devon pour voir leurs familles et être "débriefés" loin des caméras. La presse occidentale n'a pu avoir accès aux militaires ni avant, ni durant ni après le vol régulier qui a rapatrié leur groupe, moins de 24 heures après l'annonce inopinée de leur libération par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Ce dernier l'a présentée comme une initiative unilatérale de l'Iran et un "cadeau au peuple britannique". Le Premier ministre Tony Blair a assuré qu'elle ne résultait d'aucun marchandage, ce qui laisse sceptique la presse d'outre-Manche. Blair a toujours soutenu que les marins et fusiliers marins britanniques, dont une femme, étaient tombés dans un guet-apens tendu par la marine des gardiens de la révolution alors qu'ils venaient d'achever un contrôle de routine d'un navire marchand dans la partie irakienne du Chatt al Arab. Pour sa part l'Iran a dénoncé une violation de ses eaux territoriales dans le confluent du Tigre et de l'Euphrate où court la frontière imprécise entre l'Iran et l'Irak. Téhéran n'a cessé d'exiger du gouvernement de Londres qu'il admette son intrusion, à défaut de présenter des excuses publiques qu'il refusait, une "absence de courage" stigmatisée par Mahmoud Ahmadinejad lors de sa longue conférence de presse de mercredi. Toutefois, selon Ali Akbar Velayati, conseiller diplomatique de l'ayatollah Khamenei, "guide suprême" de la révolution iranienne, le gouvernement britannique a bien adressé mardi à son homologue iranien une lettre satisfaisant aux exigences de Téhéran. Réagissant mercredi à la nouvelle de la libération de ses compatriotes, qui l'avait apparemment pris de court, Tony Blair avait affirmé avoir "tout au long de la crise adopté une approche mesurée, ferme mais sereine, sans négocier mais non plus sans chercher la confrontation". C'est un contact entre Nigel Sheinwald, conseiller de Blair, spécialiste du Moyen-Orient et futur ambassadeur à Washington, et Ali Larijani, chef du conseil de sécurité nationale iranien et négociateur de son pays sur le dossier nucléaire, qui aurait permis mardi soir de dénouer la crise.