Vinton Cerf est l'un des pères-fondateurs du Net... C'était il y a 30 ans avec la création du protocole TCP/IP, la technologie qui donne à chaque ordinateur une adresse unique sur le réseau. Aujourd'hui, Vinton Cerf est toujours très écouté mais à 63 ans, avec sa barbe en pointe toujours impeccablement taillé, il fait de plus en plus figure de papy de l'Internet ! Il n'empêche... Selon lui, un quart des PC connectés à la toile serait infecté par un cheval de Troie, une sorte de virus invisible, qui permet aux hackers de prendre la main, à distance, sur chacun des PC transformés en zombies, et d'utiliser leur puissance conjuguée pour lancer des campagnes de spam, ou de phishing à l'échelle mondiale, dont le principal but est de voler des numéros de cartes bancaires... 150 millions de PC seraient touchés, selon Vinton Cerf... Ce serait donc, selon lui, autant de machines utilisées comme des esclaves informatiques par les pirates pour contrôler l'Internet en sous-main. Vinton Cerf est alarmiste puique selon lui, les pirates voleurs sont toujours plus rapides que les gendarmes de l'Internet, les virus toujours plus nombreux et les Etats toujours aussi incapables de réagir collectivement... Il secoue tous les épouvantails, sans doute pour créér une prise de conscience mais c'est à se demander quel est son but quand il prédit rien de moins que la mort de l'Internet d'ici 10 ans. C'est quand même curieux de la part d'un homme qui travaille depuis septembre 2005 pour le compte de Google en tant qu'évangéliste de l'Internet. Autrement dit, c'est lui qui est censé prêcher la bonne parole et faire la promotion du réseau des réseaux. C'est d'autant plus étonnant que Google, contrairement à son rival Microsoft, ne propose pas - en tout cas pas encore - d'antivirus en ligne. Mais il faut dire que Vinton Cerf a un peu la tête dans les étoiles puisqu'il travaille - et c'est plutôt rassurant - sur l'Internet du futur, l'Internet spacial : un nouveau standard pour communiquer, par rayon laser et par faisceau radio, d'une planète à l'autre... Benjamin Vincent