Les journalistes des Echos se choisissent un chevalier blanc

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
La quasi totalité des journalistes du quotidien économique Les Echos s'est prononcée jeudi pour l'offre surprise de rachat du titre proposée par le français Fimalac. Une manière de rejeter de fait la proposition du groupe de luxe de Bernard Arnault qui reste pourtant le seul interlocuteur officiel de l'actuel propriétaire des Echos. Fimalac s'est engagé au "maintien de l'emploi" et a garanti "l'indépendance éditoriale" des Echos.

C'est une offre qui fait l'unanimité mais pour celle cette fois et non pas contre comme celle de Bernard Arnault. La direction, les journalistes et les autres salariés des Echos ont exprimé jeudi leur soutien à la proposition de rachat de Fimalac, estimant qu'elle écarte les risques de conflit d'intérêt contrairement à celle de LVMH. La holding de Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire d'une agence de notation financière, avait proposé jeudi 245 millions d'euros et avait posé une seule condition suspensive : l'approbation de son offre par la majorité des journalistes. Lors d'un vote, sur les 191 journalistes réunis jeudi en assemblée générale, 190 ont dit "oui" à la proposition de Fimalac et un a voté blanc. Ont également été sondés 163 non-journalistes parmi lesquels 148 se sont prononcés en faveur de Fimalac, contre 7 en sa défaveur et 8 votes blancs. Dans un communiqué, Fimalac s'est engagé au "maintien de l'emploi" et a garanti "l'indépendance éditoriale". Sa proposition stipule que "le directeur de la rédaction sera nommé sur proposition de Fimalac avec l'approbation d'au moins 55% des votes exprimés par les journalistes". De son côté, LVMH a dénoncé jeudi soir les "attaques" dont il fait l'objet sur le thème de l'indépendance éditoriale. "LVMH estime que la campagne menée contre lui relève du procès d'intention, alors qu'il est le plus à même de garantir l'avenir des Echos et son indépendance", souligne le groupe dans un communiqué. L'initiative du n°1 mondial du luxe suscite une levée de boucliers au sein de la rédaction. LVMH, qui possède La Tribune, est en négociation exclusive depuis plusieurs semaines avec Pearson pour reprendre le premier quotidien financier français au prix de 240 millions. Si son offre aboutit, LVMH projette de revendre la Tribune, le challenger des Echos qui tire à 77.000 exemplaires mais qui a perdu en 2006 12 millions d'euros en 2006 sur un chiffre d'affaires d'une quarantaine de millions. Le groupe Les Echos comprend, outre le quotidien économique qui tire à 116.000 exemplaires, le mensuel Enjeux, des sites Internet et une société d'organisation de salons et d'événements. Il emploie 500 personnes et a dégagé en 2006 un bénéfice d'exploitation de 10 millions d'euros sur un chiffre d'affaires de 126 millions.