Les illettrés ne sont pas ceux qu'on croit

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
3,1 millions de Français, qui ont pourtant été scolarisés, ne savent pas lire. Selon un rapport inédit publié hier, l'illettrisme dépend de la langue parlée dans l'enfance. Et le risque est plus grand s'il s'agit d'une langue régionale qu'une langue étrangère.

Ils ne peuvent pas lire un mode d'emploi ou remplir un formulaire : 3,1 millions de Français sont aujourd'hui illettrés. Une étude publiée hier par l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (Anlci) dresse pour la première fois le portrait de ces Français qui sont bien allés à l'école mais qui n'y ont pas appris à lire. 10.000 personnes, âgées de 18 à 65 ans, ont ainsi été interrogées et les résultats tordent le cou à de nombreuses idées reçues. "Illettrisme et immigration ne doivent pas être confondus abusivement. La lutte contre l'illettrisme ne doit pas être confondue avec la politique linguistique en faveur des migrants" précise l'Anlci. Le principal facteur d'illettrisme, c'est la langue parlée à la maison avant l'âge de 5 ans. Et il y a plus de risque de ne pas savoir lire s'il s'agissait d'une langue étrangère, mais plus encore s'il s'agissait d'une langue régionale. Ainsi une majorité d'illettrés vivent à la campagne ou dans des petites villes. L'illettrisme est aussi plus fréquent chez les seniors. Mais ne pas savoir lire n'empêche pas de trouver un emploi. 57% des illettrés travaillent et seuls 5% d'entre eux touchent le RMI.