Les deux Corées se rencontreront fin août

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les dirigeants de la Corée du Nord et de la Corée du Sud se rencontreront fin août dans la capitale nord-coréenne Pyongyang, à l'occasion du deuxième sommet entre les deux pays, le premier depuis sept ans.

Sept ans. Voilà sept ans que les Coréens du sud et les Coréens du nord ne s'étaient pas officiellement rencontrés. Ce sera chose faite à la fin du mois à Pyongyang, la capitale du Nord. Cette réunion, prévue du 28 au 30 août, fait suite à l'accord conclu dans le cadre des pourparlers à six sur le démantèlement du programme nucléaire militaire nord-coréen. De l'avis de certains, le sommet serait davantage destiné à doper la popularité en berne du président sud-coréen Roh Moo-hyun, dont le mandat touche à sa fin, qu'à améliorer véritablement les relations Nord-Sud. Les responsables des deux pays ont toutefois affiché un très grand optimisme en annonçant simultanément la tenue du sommet. "Cela constituera une base pour établir un régime de paix sur la péninsule coréenne", a dit le conseiller présidentiel sud-coréen en chef à la sécurité nationale Baek Jong-chun. "La réunion (...) aura une grande importance en ouvrant une nouvelle phase de paix sur la péninsule coréenne, de prospérité mutuelle des nations et de réunification nationale", a déclaré pour sa part l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA. Une réunion préparatoire sera organisée prochainement à Kaesong, une zone industrielle financée par Séoul situé en Corée du Nord près de la zone démilitarisée (DMZ, ligne de démarcation), qui divise les deux pays depuis plus de 50 ans. Les deux pays sont toujours techniquement en guerre, le conflit de 1950-1953 s'étant terminé par un armistice mais pas par un traité de paix. La Corée du Nord a procédé à son premier essai nucléaire l'année dernière, provoquant un tollé dans la communauté internationale et exacerbant les tensions dans la région. Mais, le 13 février dernier, à Pékin, elle a accepté de démanteler son programme militaire nucléaire en échange d'une aide énergétique. Elle a fait un premier geste important en fermant le réacteur de Yongbyon, pièce maîtresse de son programme fournissant le plutonium nécessaire à la fabrication d'armes nucléaires. De l'avis des analystes toutefois, il sera quasiment impossible de convaincre Pyongyang de renoncer totalement à son programme nucléaire, comme le lui demande la Corée du Sud, la Chine, le Japon, la Russie et les Etats-Unis, ses partenaires dans les discussions à six.Le dernier sommet entre les deux pays avait eu lieu en 2000, déjà à Pyongyang, entre le président sud-coréen de l'époque Kim Dae-jung et l'actuel dirigeant nord-coréen Kim Jong-il. Il avait permis d'apaiser considérablement les tensions et avait conduit à une coopération sans précédent entre les deux pays. Kim Dae-jung, qui avait été l'artisan de ce sommet, s'est félicité de l'annonce de la nouvelle réunion. "J'espère d'importants développements concernant la paix sur toute la péninsule coréenne et la coopération inter-coréenne", a-t-il dit. Son rôle dans l'organisation du sommet lui avait valu le prix Nobel de la paix mais son administration a ensuite été soupçonnée d'avoir versé des centaines de millions de dollars au Nord pour garantir la tenue de la réunion.