Les candidats surenchérissent sur l'identité nationale

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Administrator User , modifié à
C'est devenu Le thème de campagne du moment: l'identité nationale et les symboles français. Lorsqu'il y a deux semaines, Nicolas Sarkozy parlait d'un ministère de l'immigration et de l'identité nationale, tous les candidats s'étaient offusqués. Aujourd'hui, ils font tous référence à ce qu'est ou non l'identité française.

Les trois premiers prétendants à l'Elysée, selon les sondages, ont beau être à des milliers de kilomètres de distance, les attaques fusent depuis quelques jours sur les propositions de chacun en matière d'identité nationale. C'est un parcours très symbolique qu'a effectué hier la candidate socialiste. Vendredi matin, elle s'est rendue successivement rue Thubaneau, à Marseille, où fut chanté l'hymne national pour la première fois en France, puis au "Camp de Milles" d'où 2.500 juifs furent déportés vers Drancy et Auschwitz. La veille dans un meeting à Marseille, elle avait demandé à l'assemblée présente d'entonner la Marseillaise. "C'est une étape historique de l'histoire de la gauche qui avait cru devoir abandonner l'hymne national à l'extrême-droite", s'est-elle félicitée après coup. Après le chant patriotique, elle a voulu aller plus loin et a suggéré hier, que tous les Français devraient disposer chez eux d'un drapeau tricolore et le déployer le jour de la fête nationale- une idée dont son équipe n'avait jamais entendu parler avant vendredi. Interrogé par la presse sur cette déclaration de la candidate socialiste, le candidat UDF a vivement réagi en soulignant que la France est un pays où "les relations à la nation sont affectueuses, pas obsessionnelles". "Je crois que les deux candidats ont un problème avec cette obsession nationaliste", a poursuivi François Bayrou, faisant allusion à Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, "comme si les thèmes de Jean-Marie Le Pen étaient en train d'envahir leur esprit". En visite sur l'île de la Réunion et à Mayotte, le leader de l'UDF a néanmoins souhaité, "qu'on réfléchisse" à la réforme du droit du sol "à Mayotte et en Guyane", pour que "l'attribution de la nationalité française soit conditionnée par autre chose que par la naissance dans un hôpital". Face à l'engouement de ses adversaires sur son thème de campagne, Nicolas Sarkozy a ironisé: "Je suis heureux d'avoir montré le chemin. "Ce qui est extraordinaire, c'est qu'il y a une semaine, François Bayrou et Ségolène Royal disaient que j'avais tort", relève le candidat de l'UMP. Tout au long de sa visite de deux jours en Guadeloupe et en Martinique, le président de l'UMP a défendu sa volonté de faire de la question de l'identité un thème central de sa campagne, et sa proposition de ministère de "l'Immigration et de l'Identité nationale". "Il existe une identité nationale française pour la raison simple que la France n'est pas une race, que la France n'est pas une ethnie, que la France c'est une communauté de valeurs, que la France c'est un idéal", a-t-il répété vendredi soir.