Les assistantes sociales refusent de violer leur secret professionnel

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'association nationale des assistants de service social a frappé du poing sur la table mardi et réaffirmé son attachement au secret professionnel après la mésaventure arrivée à une assistante sociale de Belfort cet été. Elle a été placée en garde à vue par la police pour avoir refusé de révéler l'adresse d'une femme sans-papier. Un cas qui ne semble pas isolé.

Catherine Bernard est assistante sociale à Solidarité Femmes de Belfort, une association qui défend les femmes battues ou en difficulté. Le 17 juillet dernier, elle a été placée en garde à vue pendant deux heures par la police des frontières. Motif : elle a refusé de révéler l'adresse d'une femme sans-papier que son association protégeait. Elle risque aujourd'hui d'être poursuivie pour "aide au séjour irrégulier". Or les informations personnelles détenues nécessairement par les assistantes sociales dans le cadre de leur travail sont protégées par le secret professionnel. L'association nationale des assistants de service social a dénoncé mardi des pressions contraires au droit. Et visiblement pas isolées. Selon les assistantes sociales, le séjour irrégulier d'une personne en France ne fait pas partie des dérogations au secret professionnel qui existent et qui sont détaillées dans le code pénal. Mais d'après les assistantes sociales, "nombre d'entre elles se sont déjà trouvées face à des policiers ou gendarmes insistants, voire menaçants, afin d'obtenir d'eux des informations". L'association nationale des assistants de service social craint aujourd'hui que "les dérapages se multiplient". Elle en appelle aujourd'hui à la médiation de la ministre de l'Intérieur. Un guide de conduite sur le respect du secret professionnel pourrait être publié prochainement.